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Huit à dix ans de prison requis contre les sept jihadistes de la "filière de Strasbourg"

Le procureur a requis lundi dix ans et huit ans de prison contre sept Strasbourgeois partis passer plusieurs mois dans les rangs de l'Etat islamique en Syrie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Quatre des prévenus de la "filière de Strasbourg", au tribunal correctionnel de Paris, le 30 mai 2016. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

"On juge ce soir des terroristes, pas des combattants", a déclaré Nicolas Le Bris. Le procureur de la République a requis lundi dix ans et huit ans de prison contre sept Strasbourgeois, partis pendant quelques mois entre 2013 et 2014, faire le jihad dans les rangs du groupe Etat islamique. Pendant l'audience, le groupe a été scindé et installé dans dans deux box, de part et d'autre de la présidente de la cour. D'un côté, quatre hommes barbus et détendus. Contre eux, le ministère public demande la peine maximale, dix ans, et une période de sûreté des deux tiers. Dans l'autre box, trois visages glabres et des mines sombres : huit années requises, avec la même période de sûreté.

Des jihadistes "déterminés" et "à l'aise"

Le procureur estime que les sept hommes étaient "déterminés" à rejoindre un groupe jihadiste en Syrie, "à l'aise" pendant la période passée dans les rangs de l'EI, à voir les photos et vidéos postées sur internet. Et surtout, tous "ont été au front", dit-il. Nicolas Le Bris a rejeté la version avancée par les prévenus, selon laquelle ils étaient partis pour combattre le régime syrien et s'étaient retrouvés par hasard dans les rangs de l'EI, et avaient décidé de faire demi-tour pour ne pas prendre part aux affrontements entre groupes rebelles.

Pour Nicolas Le Bris, Karim Mohamed-Aggad et Radouane Taher sont les animateurs du groupe, qui ont pris contact avec le recruteur Mourad Fares et ont organisé le financement. Les frères Ali et Mohamed Hattay, eux, ont été visés parce que le procureur ne croit pas à une franche rupture avec le groupe Etat islamique. S'il requiert une peine moins longue contre Miloud Maalmi, Mokhlès Dahbi et Banoumou Kadiakhe, c'est parce qu'ils ont passé moins de temps en Syrie : deux mois, contre un peu plus de trois pour Karim Mohamed-Aggad.

Après le réquisitoire, Me Eric Plouvier, avocat de Miloud Maalmi, a protesté contre la "férocité du parquet""Les juges vont aller regarder si l'un sourit plus que l'autre (sur les photos de Syrie) pour voir s'il mérite trois ans de plus? Mais dans quel procès sommes-nous?", s'est insurgé l'avocat.

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