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Vidéo "Si Dieu le veut, on va les finir" : les Forces démocratiques syriennes reprennent un camp aux jihadistes de l'Etat islamique

Les combattants arabes et kurdes, soutenus par la coalition anti-EI conduite par les Etats-Unis, espèrent pousser les jihadistes encore présents dans l’enclave de Baghouz à la reddition. L'envoyé spécial de franceinfo en Syrie a pu rejoindre la ligne de front.

Article rédigé par Aurélien Colly, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un combattant arabe brandit fièrement un étendard du califat déchu qui flottait sur une position reprise aux jihadistes à Baghouz. (AURELIEN COLLY / RADIO FRANCE)

À Baghouz, dans le nord-est de la Syrie, l’Etat islamique recule mais ne cède toujours pas. Après des semaines de siège, plusieurs centaines de jihadistes et leurs familles seraient encore à l’intérieur de l’enclave encerclée par les forces démocratiques syriennes et visée par des frappes aériennes de la coalition. Les combattants arabo-kurdes avancent doucement, avec l’espoir de limiter leurs pertes et en espérant pousser ceux qui sont encore dans l’enclave à la reddition. L'envoyé spécial de franceinfo sur place a pu rejoindre la ligne de front, en traversant un camp informel reconquis, là où vivaient il y a encore deux semaines des milliers de jihadistes et leurs familles, qui se sont rendus ou ont reculé ces derniers jours. 

C’est sur un pick-up des forces démocratiques syriennes qu’on rejoint prudemment la ligne de front. Le véhicule s’arrête à quelques centaines de mètres. Ensuite il faut marcher et courir pour éviter les snipers, pour rejoindre une position avancée qui cadenasse l'enclave. "On est proche de les terminer", promet un jeune combattant arabe, talkie-walkie dans la main.

Il leur reste à peine 100 mètres. Si Dieu le veut, on va les finir, grâce aux Etats-Unis, à la coalition et aux camarades kurdes. C’est bientôt réglé.

Un combattant arabe des FDS

à franceinfo

Derrière lui, le camp informel reconquis ces derniers jours, là où s’entassaient il y a encore deux semaines des milliers de jihadistes et leurs familles, qui se sont depuis repliés ou rendus. Le terrain sent la mort. Le silence est ponctué d’échanges de tirs. Au sol, médicaments, ustensiles de cuisines, vêtements abandonnés par les combattants dans leur retrait.

Dans leur reddition ou leur retraite, les djihadistes et leurs familles ont tout abandonné. (AURELIEN COLLY / RADIO FRANCE)

Pour se protéger des frappes aériennes, les jihadistes et leurs familles se sont enterrés dans des fossés, des tranchées ou des tunnels creusés sous leurs tentes. (AURELIEN COLLY / RADIO FRANCE)

Il y a aussi des dizaines de trous, propres, de 2 mètres par 2, recouverts de bâches ou de couvertures. "Ce sont les tranchées qu’ils ont creusés pour vivre avec leurs familles. Ils ont creusé ces trous pour se protéger des frappes aériennes. À l’intérieur, il y a le nécessaire pour une famille, mélangé avec des armes, parfois même des vestes explosives et des munitions", décrit le soldat qui nous encadre. "On ne les attaque pas, mais il n'y a pas de trêve. On a juste ouvert un corridor pour les laisser se rendre", ajoute-t-il en nous ramenant loin du front.

Pour maintenir la pression militaire et le siège de la dernière bande tenue par les jihadistes le long de l’Euphrate, une colonne de combattants arabes montent au front prendre la relève. (AURELIEN COLLY / RADIO FRANCE)

En chemin on croise une colonne de combattants arabes qui, elle, s'y rend. Ils font le "V" de la victoire, alors que dans le ciel tournent les avions de la coalition. La nuit est tombée et les frappes reprennent contre les derniers irréductibles de Daech. 

A Baghouz, le reportage d'Aurélien Colly.

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