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"L'attaque turque a donné une chance à Daech pour se réorganiser", regrettent les Forces démocratiques syriennes

Les Forces démocratiques syriennes, qui demandent un soutien accru de la France, se disent contraintes de se détourner de la guerre contre l'État islamique en Syrie, pour affronter les forces turques dans la région d’Afrin.

Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
En mars 2018, l'armée turque, ici à un check-point, a pris le contrôle d'Afrin dans le nord-ouest de la Syrie.  (MAXPPP)

Emmanuel Macron a reçu, jeudi 29 mars, une délégation des Forces démocratiques syriennes (FDS), pour les assurer du soutien de la France. Depuis plusieurs semaines, en Syrie, des troupes de cette coalition de combattants dominée par les Kurdes sont obligées de se détourner de la guerre contre les dernières poches jihadistes, pour affronter les forces turques dans la région d’Afrin.

>> À lire aussi. En Syrie, à Kobané, des réfugiés d'Afrin reprochent à la communauté internationale de les avoir "trahis"

Kamiran, 21 ans, est de retour chez lui, dans le secteur de Kobané, après deux semaines de combat dans la région d’Afrin. Il est revenu blessé après un bombardement. "J’ai été touché par des éclats d’obus au niveau de la jambe droite. Trois de mes amis sont morts, j’étais le seul survivant", relate-t-il. Le jeune homme combattait alors les derniers jihadistes de l’État islamique dans l’est de la Syrie, lorsque l'offensive turque l'a détourné de sa mission.

J’étais sur le front à Deir Ezzor contre Daech quand j’ai appris que la Turquie avait attaqué Afrin. J’ai décidé de faire défection. J'ai pris mon arme et je suis parti.

Kamiran, combattant kurde

à franceinfo

En quelques jours, les combattants kurdes ont afflué en masse vers la région d’Afrin. Les premiers départs ont été spontanés, puis les Forces démocratiques syriennes ont décidé de changer de front. "Nous avons dû transférer des milliers de nos combattants depuis les fronts de Deir Ezzor vers la région d’Afrin", confirme Kino Gabriel, porte-parole des FDS, ajoutant que c'est "une mauvaise nouvelle", puisque l'État islamique risque d'en profiter. "Nous étions sur le point de déclarer la fin de la guerre contre les jihadistes dans le nord-est de la Syrie", précise Kino Gabriel

L’attaque de la Turquie est venue donner une chance et du temps à Daech pour se réorganiser et consolider ses positions dans les dernières poches qu’il contrôle.

Kino Gabriel, porte-parole des Forces démocratiques syriennes

à franceinfo

Fer de lance de la guerre contre l’État islamique, les Kurdes de Syrie ont décidé d’affronter les forces turques avec la même détermination.

Les Forces démocratiques syriennes contraintes de changer leurs objectifs - un reportage à Kobané (Syrie) d'Omar Ouahmane

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