Entendu comme témoin, Laurent Fabius affirme qu'il ne savait rien de la situation du cimentier Lafarge en Syrie
L’ancien ministre des Affaires étrangères a été entendu le 20 juillet dans l’enquête qui vise le cimentier, a appris franceinfo de source judiciaire.
Laurent Fabius avait rendez-vous dans le bureau des juges d’instruction chargés de l’enquête sur les arrangements financiers du cimentier Lafarge avec des groupes jihadistes en Syrie. Désormais président du Conseil constitutionnel, l’ancien ministre des Affaires étrangères a été entendu comme témoin, vendredi 20 juillet, a appris franceinfo de source judiciaire, confirmant une information du Monde.
L'ancien chef de la diplomatie française a affirmé aux juges n'avoir rien su du maintien de l'entreprise en Syrie. "Si la question est de déterminer si je savais ou non qu'il y avait une usine Lafarge en Syrie, je n'ai pas de souvenir précis", a-t-il déclaré lors de cette audition, dont l'AFP a pu consulter le compte-rendu.
Je n'ai jamais été saisi d'une question concernant Lafarge, je suis catégorique.
Laurent Fabiusdevant les juges d'instruction
Depuis plusieurs mois, l'enquête soulève des questions sur ce que savaient ou non les autorités au sommet de l'Etat sur les agissements de Lafarge, aujourd'hui mis en examen pour "financement d'une entreprise terroriste" et "complicité de crimes contre l'humanité". Huit anciens cadres ou dirigeants du cimentier ont aussi été mis en examen pour "financement d'une entreprise terroriste" et/ou "mise en danger de la vie" de salariés.
L'ancien directeur de la sûreté de Lafarge, Jean-Claude Veillard, a relaté aux juges avoir transmis sans "aucun tri" des informations sur la situation sécuritaire dans la région aux services de renseignement français. Mais, selon Laurent Fabius, aucune information de ce type n'est remontée jusqu'à lui.
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