Dix-huit mois de prison ferme pour la demi-soeur d'un chef français de l'Etat islamique
Une peine de quatre ans de prison, dont dix-huit mois ferme, à accomplir sous bracelet électronique, a été infligée jeudi 27 juin à Khadija A., demi-soeur de Boubaker El-Hakim, l'un des chefs français de l'organisation Etat islamique (EI). Cette Tunisienne de 43 ans était poursuivie pour avoir rejoint en 2015 son frère en Syrie avec sa fille de quatre ans. Le parquet avait requis 5 ans de prison, dont deux ans ferme à son encontre.
En annonçant sa décision, la présidente de la 16e chambre correctionnelle, Murielle Desheraud, a dit que le tribunal de Paris avait tenu compte à la fois de "la gravité des faits" mais aussi de "la vie familiale" et du "parcours personnel" de la prévenue depuis son interpellation à Paris en décembre 2016. La présidente a salué son "insertion professionnelle" et sa "forte présence" auprès de sa fille, aujourd'hui âgée de 14 ans.
Sous "l'emprise" de sa mère
Khadija A., qui comparaissait libre, a soutenu qu'elle ne s'était pas rendue en Syrie "volontairement" mais qu'elle n'avait fait qu'y suivre sa mère (Habiba A., également mère de Boubaker El-Hakim) dont elle était sous "l'emprise". Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet pour "écarter" la peine "obligatoire" d'interdiction du territoire français concernant un ressortissant étranger dans les affaires de terrorisme. La prévenue "vit en France depuis longtemps et sa fille est née et a grandi en France", avait fait valoir la procureure, entendue sur ce point par le tribunal.
Boubaker El-Hakim, né à Paris en août 1983, était une figure du jihadisme islamiste, passée par Al-Qaïda avant de rejoindre l'EI. Considéré comme l'un des plus hauts gradés français au sein de l'unité chargée des opérations extérieures de l'EI, il a été tué par une frappe américaine à Raqqa en novembre 2016.
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