Attentat à Paris : à quoi servent les fiches S ?
Sur le plateau de France 2, le journaliste Laurent Desbonnets revient sur l'utilité du dossier de fiches S sur lequel peuvent compter les services de renseignements pour assurer la sûreté de l'État.
Au lendemain de l'attaque au couteau survenue à Paris, samedi 12 mai au soir, réapparait cette notion de fiches S. Mais à quoi servent-elles exactement ? Comment la police les utilisent-elles ?
Qui retrouve-t-on dans ces fiches S, qui recensent environ 20 000 personnes en France ? "C'est très large : toute personne qui pourrait porter atteinte à la sûreté de l'État. Ҫa va d'individus soupçonnés de projets terroristes à des manifestants jugés violents, dans une ZAD, par exemple. Beaucoup d'entre eux n'ont rien fait d'illégal. Il y a aussi les relations de ces personnes : leur famille, leurs amis, comme l'auteur de l'attaque hier soir. Lui était fiché S simplement parce qu'il avait des connaissances qui voulaient partir en Syrie", explique le journaliste Laurent Desbonnets sur le plateau de France 2.
Une surveillance discrète indispensable, selon la police
Alors, en quoi ces fiches sont-elles utiles pour les services de renseignements ? "Ҫa permet de suivre ces personnes. À chaque fois qu'elles sont contrôlées sur la route, à une frontière, c'est inscrit sur leur fiche. Les fichés S peuvent être entendus par la police, comme l'auteur de l'attaque d'hier ; il avait été convoqué l'an dernier par la section antiterroriste de Paris. En revanche, pas de surveillance systématique ; ça se décide au cas par cas en fonction de la dangerosité estimée, et en aucun cas la fiche S n'est un motif d'arrestation ou d'expulsion", ajoute-t-il.
Pourtant, des attentats continuent de survenir sur le territoire français. Alors, ces fiches sont-elles inefficaces ? "Non. Selon la police, cette surveillance discrète est indispensable. Elle permet de remonter les filières en n'arrêtant pas les individus dès les premiers soupçons. C'est comme ça qu'on parvient à démanteler des réseaux, déjouer des attentats et identifier rapidement, comme hier soir, les auteurs des attaques", conclut Laurent Desbonnets.
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