Mossoul-Ouest : "De l'herbe et des détritus" pour survivre, témoigne un habitant qui a réussi à fuir les combats
Des habitants des secteurs de Mossoul-Ouest, en partie investis par l'Etat islamique, tentent de rejoindre les quartiers repris par les forces irakiennes. Ils témoignent de conditions de vie insupportables.
Les forces irakiennes ont repris les quartiers est de Mossoul, fief du groupe Etat islamique depuis 2014. L'offensive lancée en octobre 2016 a permis de reprendre l'est de la ville et une partie des quartiers ouest. Pris entre deux feux dans les secteurs encore investis par Daech, les civils tentent de fuir, en ce mois de juin, au-delà de la ligne de front. Lorsqu'ils y parviennent, ils se disent libérés d'un véritable enfer.
"Chaque jour était une torture"
Mustapha raconte de longs mois de calvaire qui, pour lui, ont pris fin mardi 13 juin. "Vous ne pouvez pas imaginer quelle a été notre vie", déclare cet habitant de Mossoul-Ouest, maintenant réfugié dans un quartier contrôlé par les forces irakiennes.
On n’avait plus de nourriture, plus de médicaments. On en était réduit à manger des détritus. Regardez mes enfants, ils sont très faibles. Ils mangeaient même de l’herbe.
Mustapha, qui a fui les quartiers de Mossoul-Ouest aux mains des jihadistes
Les conditions de vie dans les secteurs encore aux mains du groupe Etat islamique, que tentent de chasser les forces irakiennes, sont dangereuses en raison des combats, mais aussi du manque cruel d'eau potable. "On buvait de l’eau sale, on avait la diarrhée, on était pris de vomissements. Chaque jour était une torture", témoigne Mustapha.
Des enfants se trouvent dans les colonnes de civils qui réussissent à échapper aux jihadistes et aux combats. Les plus jeunes avancent au même rythme que les adultes, malgré la faim. Et ces enfants ont peur, précise Anina, une jeune mère de famille. À l’ombre d’un mur, Basma berce son bébé de cinq mois, amaigri . "Au début, je l’allaitais, mais cela fait trois mois que je ne peux plus, car je suis trop faible, confie la jeune femme. Nous sommes nombreuses dans ce cas." Ces civils sont maintenant hors de danger, mais des dizaines de milliers d’autres sont encore prisonniers de Daech, dans des conditions catastrophiques.
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