Le Premier ministre irakien proclame la "libération" de Mossoul et la "victoire" sur le groupe Etat islamique dans la ville
Le chef de gouvernement irakien a déclaré que la ville était "libérée", après neuf mois de combats contre le groupe terroriste.
Mossoul est "libérée". Le Premier ministre irakien Haïder Al-Abadi a annoncé, dimanche 9 juillet, la "victoire" de l'armée sur le groupe Etat islamique, après neuf mois de combats dans cette ville du nord du pays. Le chef du gouvernement et des armées s'est rendu sur place pour "féliciter les combattants héroïques et le peuple irakien", précise un communiqué. Les troupes irakiennes ont atteint dimanche matin les berges du Tigre, dans la partie ouest de Mossoul, où se déroulaient les derniers combats contre le groupe Etat islamique.
Les jihadistes s'étaient emparés de la ville en juin 2014, à la faveur d'une offensive éclair qui leur avaient permis de contrôler de vastes territoires dans le nord et l'ouest de l'Irak, mais aussi en Syrie. Le chef de l'organisation terroriste, Abou Bakr Al-Baghdadi, a fait son unique apparition publique à Mossoul, en juillet 2014. Il avait alors proclamé un "califat" sur les territoires conquis en Irak et en Syrie.
"Le plus dur commence"
Les troupes irakiennes ont lancé le 17 octobre une vaste offensive pour reprendre Mossoul aux mains du groupe Etat islamique. Si cette victoire est capitale, elle ne marquera toutefois pas la disparition de l'organisation terroriste. Pour Frédéric Encel, docteur en géopolitique et spécialiste du Moyen-Orient, "le plus dur commence" seulement. Le gouvernement devra "démontrer au monde entier et à la population irakienne que la sécurité règne, et qu'on va pouvoir ramener les habitants déplacés hors de la ville", explique-t-il à franceinfo.
Des civils libérés par l'avancée des forces irakiennes continuaient, samedi 8 juillet, d'arriver dans les quartiers périphériques pour y être accueillis, nourris et éventuellement soignés avant d'être dirigés vers des camps. Selon l'ONU, quelque 915 000 habitants ont fui la ville depuis le début de la bataille de Mossoul, dont 700 000 sont toujours déplacés.
Les combats se poursuivent en Syrie
La reconstruction de Mossoul sera en outre très longue. "Les jihadistes ont joué la politique du pire, en prenant en otages les centaines de milliers de personnes qui restaient encore dans la ville, poursuit Frédéric Encel. Aujourd'hui, on appelle ça une ville, mais c'est un monceau de gravats."
D'autres batailles contre le groupe Etat islamique se poursuivent par ailleurs. Les jihadistes contrôlent encore plusieurs secteurs en Irak, ainsi que dans l'est et le centre de la Syrie, où son fief Raqqa est assiégé par le régime de Bachar Al-Assad et la coalition internationale.
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