Liban : trois questions sur le Hezbollah, dont le chef explique que "toutes les options sont ouvertes" face à Israël

Le chef du puissant mouvement armé, Hassan Nasrallah, a prononcé son premier discours depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas sur le sol israélien.
Article rédigé par Gérald Roux - édité par France Info
Radio France
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Temps de lecture : 3 min
Un garçon brandit le drapeau du parti Hezbollah lors d'un rassemblement précédant un discours du chef du parti dans la banlieue sud de Beyrouth, le 3 novembre 2023. (AHMAD AL-RUBAYE / AFP)

Il s'agissait de son premier discours depuis le déclenchement de la guerre du Hamas contre Israël le 7 octobre. Dans une intervention télévisée attendue et redoutée, vendredi 3 novembre, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a notamment affirmé qu'il ne craignait pas la flotte américaine dépêchée en Méditerranée, et que "toutes les options" étaient ouvertes pour un élargissement de la guerre sur le front libanais avec Israël. Franceinfo vous explique ce qu'il faut savoir sur cet influent groupe islamiste libanais, largement financé par l'Iran.

1 Quand est né le Hezbollah ?

Le mouvement chiite libanais, à la fois parti politique et force paramilitaire, est né il y a déjà 40 ans, juste après l'invasion du Sud-Liban par Israël en 1982. Depuis le début, il est soutenu par l'Iran, le "leader" de l'islam politique. D'ailleurs, le "Hezbollah" signifie littéralement "parti de Dieu".

Dans son manifeste de 1985, le mouvement a appelé à la destruction de l'État d'Israël et a prêté allégeance au guide suprême iranien. La guerre entre Israël et le Hezbollah, au cours de l'été 2006, a fait plus de 1 200 morts au Liban et 160 du côté israélien.

2 Comment le Hezbollah s'est-il fait connaître ?

Tout d'abord, par des attentats. Il y a eu celui de 1983 contre l'ambassade des États-Unis à Beyrouth, qui a fait 63 morts. De forts soupçons pèsent aussi dans l'attentat contre le quartier général des forces françaises au Liban la même année, qui a fait 58 morts, en pleine guerre civile libanaise.

Le Hezbollah est également soupçonné d'être derrière la vague d'attentats de 1985-1986 en France, avec notamment celui de la rue de Rennes à Paris. La branche armée du Hezbollah est placée par l'Union européenne sur la liste des organisations terroristes.

3 Que représente le Hezbollah au Liban ?

Il est souvent qualifié "d'État dans l'État". Déjà, avec sa branche armée et ses plusieurs dizaines de milliers de combattants, le mouvement contrôle une grande partie des régions chiites du Liban, notamment au sud du pays. Depuis ces régions, le Hezbollah mène régulièrement des attaques à la roquette sur le nord d'Israël. Il a aussi mené des opérations militaires pendant la guerre en Syrie aux côtés des groupes iraniens. Les combats entre la milice chiite et l'armée israélienne dans le sud du Liban font craindre une régionalisation du conflit.

Sur le plan politique, le Hezbollah est puissant au Liban. Depuis 30 ans, il a des députés dans le parlement libanais. Aujourd'hui, il a 13 députés (3e groupe au parlement) et a aussi des ministres dans les gouvernements libanais depuis 2006. Actuellement, le ministre des Transports et celui du Travail sont par exemple issus du Hezbollah.

Le mouvement est très influent car l'État libanais est défaillant. Avec le soutien financier de l'Iran, il a mis en place très tôt des systèmes d'aides sociales aux populations les plus pauvres du Liban, particulièrement les musulmans chiites, qui constituent son électorat. Il possède des fondations qui gèrent des hôpitaux, des dispensaires, des orphelinats et des écoles, où le Hezbollah fait passer ses idées auprès des enfants. Il dépense aussi de l'argent pour la reconstruction de quartiers détruits pas les combats dans Beyrouth-sud. Le Hezbollah contrôle aussi une chaîne de télévision libanaise.

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