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Témoignages Guerre entre Israël et le Hamas : "Le prix de ma liberté, c’est le sang du peuple palestinien", regrette le plus jeune prisonnier libéré par Israël

Ahmed Salaymeh est le plus jeune prisonnier palestinien libéré par Israël en échange des otages. franceinfo l'a rencontré.
Article rédigé par franceinfo
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Ahmed Salaymeh, le plus jeune prisonnier palestinien libéré par Israël, a retrouvé sa famille le 28 novembre dernier. (MOSTAFA ALKHAROUF / ANADOLU via AFP)

Dans la maison de la famille Salaymeh à Jérusalem, il y a du monde : les tantes, l’oncle, la grand-mère, les cousins… Tous sont venus saluer Ahmed. À 14 ans, visage fin, corps frêle, il est le plus jeune des détenus palestiniens libérés ces derniers jours, en échange des otages israéliens.

 Au total, autour de 200 Palestiniens sont sortis de prison depuis vendredi dernier, dont de très nombreux mineurs, qui ont pu retrouver leurs familles après des mois derrière les barreaux. "Évidemment, je suis libre, je suis heureux, sourit l'adolescent. Mais au fond, je ne peux pas trop m’en réjouir."

"Le prix de ma liberté, c’est le sang du peuple palestinien. Il y a tous ces morts à Gaza, tous ces blessés, tout ceux qui ont perdu leur maison. Paix à leur âme et que dieu les protége."

Ahmed Salaymeh, 14 ans

à franceinfo

Ahmed s’exprime déjà comme un adulte, mais il a du mal a rester en place. Son arrestation remonte au 17 mai dernier. Il est accusé, avec deux de ses cousins, d’avoir jeté des pierres sur un colon dans ce quartier de Silwan, et est condamné à sept mois de prison.

"Je n’ai même pas pu aller au mariage de mon grand frère"

Quelques jours après, c’est son frère, Ayham, qui est arrêté à son tour, pour la même raison. Aujourd’hui, il est toujours assigné à résidence. Il a 13 ans. "Je ne fais que rester ici, alors je joue sur mon téléphone. Si je veux acheter un truc, je dois demander aux autres. Et je n’ai même pas pu aller au mariage de mon grand frère."

Avec Ahmed en prison, Ayham assigné à résidence, Nawaf, le père, l’avoue : c’est toute la vie de la famille qui a été chamboulée. "Pas que les enfants, nous aussi, nous nous sentons emprisonnés. Les enfants devraient juste aller à l’école, ils devraient vivre leur vie."

Sur le canapé en face, Nassiyeh, la grand-mère des deux garçons explique ce que signifie vivre sous occupation. Elle raconte que, lors de la libération d’Ahmed, la police israélienne est venue vérifier la maison trois fois, empêchant toute célébration. Puis elle lève les yeux au ciel. "Ce ne sont que des enfants !"

"Les Israéliens nous embêtent en permanence. Même quand les enfants sont sur le chemin pour aller à l’école, ils croisent la police, ils se font arrêter, embêter. Qu’ils laissent nos enfants tranquilles !"

Nassiyeh, la grand-mère d'Ahmed

à franceinfo

"Les Israéliens nous prennent nos enfants, ne nous laissent pas vivres tranquilles. Et ils ne laissent pas non plus de place aux petits, peu importe l’endroit où ils se trouvent", fustige Nassiyeh. Elle le précise : plusieurs de ses fils ont déjà fait un passage en prison. Désormais, regrette-t-elle, ce sont ces petits enfants.

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