: Reportage En Cisjordanie, le retour des prisonniers palestiniens célébrés comme des héros
Des cris de joie, des klaxons et une scène de liesse à l'arrivée du bus qui transporte les 39 prisonniers palestiniens, libérés par Israël en échange des 13 otages relâchés par le Hamas vendredi 24 novembre, au premier jour de la trêve conclue entre le groupe islamiste et l'Etat hébreu.
À Beitunia, en Cisjordanie, le village de le plus proche de la prison israélienne d'Ofer, les prisonniers libérés sont célébrés en héros, accueillis par des sifflements et des feux d'artifice. Trois jeunes sortent du bus en premier, brandissent des drapeaux du Hamas devant une foule compacte. L'après-midi avait pourtant commencé dans les cris et les heurts. Des soldats israéliens ont tiré des grenades lacrymogènes, des balles en acier recouvertes de caoutchouc, et des grenades assourdissantes dans la foule présente pour accueillir les prisonniers. Le Croissant-Rouge palestinien a recensé au moins trois blessés avec des balles réelles. Mais vendredi soir, l'émotion l'avait emporté, la joie de retrouver des proches et de voir des prisonniers libérés.
Après les trois jeunes, c'est une prisonnière de 59 ans qui descend dans la foule, à pied. Hanan Barghouti était en détention administrative, et quatre de ses fils sont en prison. "Merci à Dieu, merci à la résistance de nous avoir permis d’être libre !", lance-t-elle. À ses côtés, son mari sourit en continu. Il le précise, il a pleuré. Il regarde la foule, réunie en masse. "La situation des femmes prisonnières ne cesse d’empirer depuis le 7 octobre, raconte Hanan Barghouti. Nous sommes isolées, dans nos cellules, nous ne sortons que pour aller prendre nos douches, nous n’avons plus accès à la cantine donc très peu de nourriture."
"Rappeler notre soutien à Gaza"
Nejah, une habitante, tenait à assister à ce moment qu'elle juge "historique". "Nous sommes ici car nous soutenons nos prisonniers, c’est notre devoir. Nous leur montrons que nous étions là pour eux. C’est aussi une occasion de rappeler notre soutien à Gaza, que nous n’oublions pas : tous ces martyrs, ce siège. Voilà pourquoi on est là", explique-t-elle.
Nejah le précise : elle sera la tous les autres jours, jusqu’a ce que les 150 prisonniers palestiniens soient libérés. Elle insiste aussi sur la nécessité d’un cessez le feu, pas seulement d’une trêve, et parle aussi de toutes les personnes arrêtés depuis le 7 octobre. Entre les libérations et les arrestations, "c'est un jeu à somme nulle", souffle-t-elle.
Mohammad est un ancien détenu administratif. Désormais militant, il est plus optimiste.
"Nous devons toujours trouver une fenêtre d’opportunité, un moment pour l’espoir car en tant que Palestiniens, nous devons exister, nous devons résister, nous battre."
Mohammad, militant palestinienà franceinfo
"Nous pensons, en tant que peuple, que tous les Palestiniens seront libres, et que la Palestine aussi. Et il conclut : Tant pis si ça prend un mois, trois mois, ou plusieurs années".
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