Témoignage Guerre entre le Hamas et Israël : "On a l'impression d'être dans un bateau qui est en train de couler", raconte un Français piégé à Gaza
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![Des Palestiniens déplacés se réfugient dans une école de l'ONU, le 24 octobre 2023 (photo d'illustration). (ABED RAHIM KHATIB / DPA)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/VTUdXSNrZi2EkMRuvtYQwj6cZ2A/0x321:6170x3789/432x243/2023/10/24/camp-gaza-6537f86a0b2ac457636762.jpg)
Sur les photos que René Elter envoie de temps en temps par internet, le camp des expatriés semble bien précaire. Cet archéologue est l'un des cinq Français bloqués depuis des jours dans le sud de la bande de Gaza. Il y a également des expatriés d'autres nationalités, tous réfugiés dans un centre logistique de l’ONU qui leur sert d’abri. Ces personnes représentent dix ONG au total et elles sont maintenant prisonnières de Gaza et du conflit entre le Hamas et Israël, puisque la porte de sortie en direction de l’Égypte est bloquée.
"On est sur un grand parking entouré de murs. On dort sur des matelas à la belle étoile. On fait du feu pour se faire à manger", décrit René Elter, membre de l'ONG Première urgence internationale. D’après lui, ils sont 41 expatriés dans ce centre logistique, dont des Français, des Européens et des Américains. Ils se sont installés il y a une dizaine de jours et ne sortent jamais. Le ravitaillement s'effectue tous les trois jours environ par des Palestiniens, à qui ils donnent de l’argent pour acheter de la nourriture.
Ils sont dans un entre-deux, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas vraiment en danger mais pas véritablement en sécurité non plus. "On a l'impression d'être dans un bateau qui est en train de couler, un peu comme le Titanic, estime l'archéologue français. On est l'orchestre au milieu, on continue de jouer et on sent que ça va couler, mais on est là".
"Plus le temps passera, plus notre sécurité sera moindre"
René Elter, expatrié français bloqué à Gazaà franceinfo
Pour ces étrangers, la seule porte de sortie est le terminal de Rafah, à la frontière égyptienne. Mais il est actuellement fermé et seuls quelques camions d’aide humanitaire ont pu entrer à Gaza. Il faut s’en remettre aux ONG, qui sont en première ligne pour tenter d’ouvrir les portes.
Se méfier des faux espoirs
"Nos directions d'ONG sont à Jérusalem. On a un contact un peu diplomatique avec le consulat mais qui est relativement moindre. Après, si je n'appelle pas le consulat, personne ne va m'appeler. On sait tous que, de toute façon, ce n'est pas ce canal qui nous permettra de sortir, on est seuls. On espère que le dénouement sera positif et qu'on pourra tous rentrer chez nous, mais je ne sais pas quand", explique René Elter. Il se prépare à tenir sur la durée si besoin et se méfie maintenant des faux espoirs. Au cours du week-end des 21 et 22 octobre, il a été annoncé au groupe qu'il allait sortir mais la frontière est finalement restée fermée.
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