Reportage "Trouver de l'eau, c'est la plus grande épreuve" : le quotidien éprouvant des réfugiés palestiniens à Rafah, près de la frontière égyptienne

La ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, est en train de devenir un immense camp de réfugiés. Les conditions de vie y sont critiques, selon l'ONU.
Article rédigé par Etienne Monin - édité par France Info
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Des réfugiés palestiniens dans le camp de réfugiés de Rafah, au sud de la bande de Gaza, le 2 janvier 2024. (AFP)

Dans le sud de la bande de Gaza, la ville de Rafah, près de la frontière égyptienne, est en train de se transformer en gigantesque camp de réfugiés. Les réfugiés qui fuient les zones de combat ont construit des tentes de fortune avec du bois et du plastique. D'après l'ONU, Rafah est devenue la ville la plus dense de Gaza avec 12 000 personnes par km2.

Depuis trois semaines, Amjed Tantish vit avec sept membres de sa famille dans une petite tente de plastique posée sur le sable, qu'il a construite en achetant les matériaux dans la rue au prix fort. "Il y a du matériel maintenant, mais les prix sont dix à vingt fois plus élevés qu'avant, déplore-t-il. Moi j'appartiens à la classe moyenne, c'est tout juste si j'ai pu payer ce qu'il me fallait."

Amjed Tantish, qui a cinq enfants, a trouvé un bout de terrain à Rafah grâce à un ami qui lui a réservé une place. Autour de lui, il parle d'une ville de plastique qui s'étend. "Tous les espaces sont remplis par des tentes. Il n'y a quasiment plus d'espace. Les gens occupent même les rues. Vous ne pouvez presque plus trouver la place pour conduire une voiture."

Près de 100 000 réfugiés

Le père de famille raconte aussi que tous les arbres de la petite forêt à côté ont été coupés pour faire la cuisine. L'activité dans ce camp de réfugiés est entièrement tournée vers la survie. "Trouver de l'eau, c'est la plus grande épreuve, observe-t-il. C'est compliqué aussi de trouver un endroit pour charger votre téléphone."

"Il vous faut une journée entière rien que pour trouver les choses de base."

Amjed Tantish, réfugié à Rafah

à franceinfo

Amjed Tantish est pourtant une figure à Gaza : il a animé un club de natation pendant plus de dix ans. Et dans le cul-de-sac de Rafah, malgré le dénuement, il tente de soutenir ses anciens élèves également réfugiés. "Pour les enfants, les cours de natation sont une expérience qui marque une vie, ajoute-t-il. Donc à chaque fois qu'ils me rencontrent, ils sont enthousiastes. J'utilise cela pour les réconforter, les encourager à dépasser leurs souffrances. Je prends des photos avec eux. Ça leur fait beaucoup de bien."

Logement, inflation, insécurité : les conditions de vie à Rafah sont critiques. L'ONU compte autour de 100 000 réfugiés.

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