: Reportage "Ramenez-les à la maison, quel qu'en soit le prix" : en Israël, les proches des otages du Hamas divisés sur la stratégie militaire à Gaza
"Si vous voulez mon avis, il faut libérer les 6 000 prisonniers palestiniens, je m’en fiche !" Sur la petite scène de la "place des otages", à Tel-Aviv, Itsik Horn est venu participer à la cérémonie d’allumage de la cinquième bougie du chandelier de Hannoukka, lundi 11 décembre. Sur son tee-shirt, la photo de ses deux fils, Eitan et Yaïr, prisonniers du Hamas depuis plus de deux mois.
Les dernières déclarations du chef d'état-major israélien, et du Premier ministre Benyamin Nétanyahou ne trompent pas : Israël promet de durcir encore son offensive militaire sur la bande de Gaza pour venir à bout du Hamas et de ses combattants. Ce choix très militaire inquiète de plus en plus les familles des 137 otages israéliens toujours retenus dans la bande de Gaza, partagées entre les deux objectifs affichés par l'armée : éradiquer le Hamas et ramener tous les otages vivants. Certains s'inquiètent qu'ils ne soient pas compatibles.
"C’est normal qu’il y ait des opinions différentes parmi les familles"
Et si beaucoup de proches d’otages rechignent à parler politique, ce n'est pas le cas d'Itsik : "Libérez les prisonniers palestiniens, et ramenez les otages", insiste-t-il.
"Et après, s’il faut détruire Gaza, ce n’est plus mon problème, faites ce que vous voulez ! Mais d’abord, ramenez les otages !"
Itsik Horn, père de deux otagesà franceinfo
"Chaque jour qui passe menace encore plus les otages qui sont là-bas", assure de son côté Shel’av, la tante de Ron Sherman, un soldat de 19 ans enlevé par le Hamas le 7 octobre : "Ron est asthmatique. Il a besoin de son traitement et il ne peut plus le prendre depuis longtemps, s'inquiète-t-elle. Chaque jour qui passe est plus dur pour lui. C’est pourquoi nous pensons que la solution doit être diplomatique, c’est-à-dire une solution qui permette de ramener les otages le plus vite possible à la maison, quel qu'en soit le prix."
Ce prix-là, celui d’un arrêt des combats, Tsvika n’est pas prêt à le payer. Il parcourt la place avec le portrait de son cousin Omer, 22 ans, depuis 65 jours entre les mains du Hamas. "Je pense vraiment que c’est possible de remplir les deux objectifs : premièrement, progresser militairement, et deuxièmement, produire une pression telle qu’elle conduira le Hamas à libérer les otages et à cesser le combat", soutient cet Israélien.
"C’est normal qu’il y ait des opinions différentes parmi les familles", estime Tsvika, qui dit parler pour lui "et pour une grande partie des gens qui pensent que c’est la pression militaire qui fera revenir les otages". Dimanche, le Hamas a prévenu : "Si Israël n’accepte pas de négocier, alors, aucun des 137 otages ne sortira vivant de la bande de Gaza".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.