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"Notre cœur saigne pour eux " : la société israélienne très divisée sur la question des otages dans la bande de Gaza

Le Hamas a pris en otage plus de 150 Israéliens, étrangers et binationaux, selon le gouvernement israélien.
Article rédigé par Omar Ouahmane
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des habitants d'un kibboutz israélien ont rendu hommage aux personnes tuées et montré leur soutien aux otages, après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023. (THOMAS COEX / AFP)

C'est un dilemme horrible auquel est confrontée Déborah, habitante de la ville d'Ashkelon. "C'est une question qui est très difficile. Notre cœur saigne pour eux... On veut nous kidnapper, on veut que nos soldats rentrent à la maison, mais, en face, il y a le Hamas. Et ça, il faut l'éradiquer", tranche-t-elle, avant de confier espérer que les otages survivent à cette offensive terrestre sur Gaza.

>> "Ce n’est pas une prise d’otage conventionnelle" : la question des otages au cœur de la riposte israélienne contre le Hamas

L’armée israélienne se prépare en effet à lancer une offensive terrestre de grande ampleur dans la bande de Gaza, ordonnant ainsi l'évacuation sous 24 heures vers le sud de "tous les civils" de la ville de Gaza, au septième jour de sa guerre contre le Hamas, mouvement islamiste palestinien que le Premier ministre israélien a promis d'"écraser". Mais ces démonstrations de force de Tsahal inquiète : celles-ci risquent de coûter la vie des 150 otages israéliens et étrangers détenus par le Hamas. Treize otages israéliens et étrangers retenus dans le nord de la bande de Gaza ont été tués dans des frappes aériennes israéliennes au cours des dernières 24 heures, a indiqué vendredi la branche armée du mouvement islamiste palestinien.  

"On avait déjà 1500 morts, alors il y en aura cent de plus..."

Pour Yossi, de la ville d'Ashdod, l'armée israélienne doit détruire le Hamas, quel que soit le prix à payer. "Je pense qu'on va attaquer et qu'on va les sauver. Mais si on ne parvient pas à les sauver, on avait déjà 1500 morts, alors il y en aura cent de plus... Qu'est-ce qu'on va faire ? Quand tu fais la guerre, c'est la guerre : maintenant, on a des otages, on a ça ou ça... Il faut attaquer ! Le Hamas, c'est terminé, c'est tout ce qu'on veut", fulmine-t-il.

Mais ce point de vue n'est pas partagé par tout le monde en Israël, à l'image de Merry, qui considère qu'il faut tout faire pour épargner la vie des otages. "Je veux que les otages rentrent à la maison. La solution, c'est de les échanger avec tous les prisonniers que nous avons dans nos prisons. Et une fois que nos otages seront libérés, on liquidera le Hamas", avance la dame d'un certain âge.

Mais cette possibilité d'un échange de prisonniers divise les Israéliens : beaucoup considèrent que cela offrirait une victoire au Hamas et appellent donc à se lancer dans la bataille, coûte que coûte.

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