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Guerre entre Israël et le Hamas : l'évacuation d'un million d'habitants de Gaza est "totalement irréaliste", réagit un ancien responsable de l'ONU à Gaza

Johann Soufi, ancien responsable juridique de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, s'est exprimé sur franceinfo vendredi alors qu'Israël a ordonné vendredi l'évacuation de "tous les civils" de la ville de Gaza sous 24 heures.
Article rédigé par franceinfo
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Des immeubles bombardés dans la bande de Gaza, le 12 octobre 2023. (ABED RAHIM KHATIB / ANADOLU)

"C'est totalement irréaliste, les autorités israéliennes le savent", réagit vendredi 13 octobre sur franceinfo Johann Soufi, ancien responsable juridique de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, entre 2020 et 2023, alors qu'Israël a ordonné vendredi l'évacuation de "tous les civils" de la ville de Gaza sous 24 heures, au septième jour de la guerre entre l'armée israélienne et le Hamas.

>> Guerre Israël-Hamas : le siège de l'ONU à Gaza en cours d'évacuation

"On demande à la moitié de la population de quitter sous 24 heures leur logement, qui constituait le dernier lieu où ils se sentaient encore un peu en sécurité", explique le juriste international, qui assure que la population sur place a accueilli la nouvelle "avec peur, avec terreur".

"Le langage humanitaire ne passe pas dans la bande de Gaza", déplore-t-il. L'Organisation des Nations Unies a justement appelé dans la foulée Israël à annuler son ordre d'évacuation "pour empêcher de transformer ce qui est déjà une tragédie en une situation calamiteuse", a-t-elle indiqué.

Dans la bande de Gaza, il n'y a "aucune perspective d'espoir", raconte Johann Soufi, qui a vécu sur place trois ans. Il parle d'un territoire "oublié du monde depuis des décennies", où "l'électricité et l'eau dépendent des autorités israéliennes". "Tous les soirs, vous vous couchez en sachant que vous allez peut-être mourir dans la nuit", confie le juriste international.

"Si les Nations Unies ne veulent pas devenir obsolètes", l'organisation doit "faire preuve d’unité au moins pour ce qui nous lit dans l’humanité, c’est-à-dire les règles élémentaires du droit humanitaire", conclut-il.

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