Marche contre l'antisémitisme : ces manifestations "n’ont jamais servi à rien", regrettent ces Français qui habitent en Israël

La mobilisation, qui a réuni 182 000 personnes dimanche en France, ne fait pas la une de l'actualité en Israël. Les Français qui y habitent confient leurs sentiments, partagés entre indifférence et déception.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Vue aérienne de d'Har'Homa, dans la partie sud de Jérusalem Est. (MENAHEM KAHANA / AFP)

Dans les rues d'Har’Homa, une colonie de Jérusalem fondée il y a plus de 30 ans, rares sont les habitants français qui ont entendu parler de la marche contre l’antisémitisme qui s’est déroulée dimanche 12 novembre en France. Il faut dire qu'aucun grand média ici n'a mis cet événement à la une.

Yehuda, cuisinier, n'y porte aucune attention : "En fait, la vérité, je m’en fous de ce qui se passe en France, lance-t-il. Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, nous, on vit notre vie".

"De toute façon, quoiqu’on fasse, le monde sera toujours contre nous."

Yehuda, un Français d'Israël

à franceinfo

Même indifférence au supermarché d'à côté, Sarah, la caissière, est arrivée en Israël, il y a sept ans : "Elles n’ont jamais servi à rien. Il y en a eu plein des manifestations après Mohamed Merah, des énormes dans toute la France. Ça a servi à quelque chose ? Non. C’est de la politique".

À l'inverse Micha, jeune commerçant originaire de Savoie, salue cette volonté d'unité nationale, mais il aurait espéré plus encore. "Ce que j’ai trouvé un peu décevant, c’est qu’Emmanuel Macron, notre président, ne veut pas venir pour ne pas montrer certaines choses et je trouve que c’est une grosse erreur. Je trouve que ça devrait être plus clair : que c'est une marche contre la haine du Juif". Quant à la présence de Marine Le Pen dans le cortège, elle "sert sûrement aussi des intérêts politiques personnels", observe Micha, "mais je trouve ça très bien". Micha a désormais peur de revenir en France. S'il revient, ce sera sans porter sa kippa.

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