Guerre entre le Hamas et Israël : les réfugiés Gazaouis, citoyens de seconde zone en Jordanie
Quelques secondes d’échange vidéo inaudible, c’est tout ce que Mahmoud Elkassawni obtient après plus de 20 tentatives d’appel à son cousin, depuis le camp de Bakaa (Jordanie). Blessé, il a été évacué de l’hôpital Al-Shifa pris par l’armée israélienne, et déplacé dans un autre hôpital. "Tous les jours, je pense à ma famille, je n’arrive pas à dormir. Quand on appelle, ça ne fonctionne pas. (…) À chaque instant, on apprend qu’un cousin, qu’une tante, qu’un oncle est mort". Depuis le 7 octobre, Mahmoud a déjà perdu 13 membres de son entourage.
Des citoyens de seconde zone
Un drame auxquelles s’ajoutent de nombreuses difficultés pour lui en Jordanie. Il n’a pas de droit de voter, de travailler dans l’administration, de posséder un commerce ou de conduire un véhicule autre que le sien. "Si la Jordanie nous donnait la nationalité, évidemment qu’on serait dans de meilleures conditions. Mais ce qu’il faudrait surtout, c’est qu’un jour, on puisse rentrer chez nous en Palestine. Parce que quoi qu’il arrive, on restera toujours des réfugiés ici".
Si les Gazaouis restent en Jordanie des citoyens seconde zone, le royaume a octroyé la citoyenneté aux Palestiniens d’autres villes que Gaza. C’est le cas de Kefah Farhan, militant et enseignant au lycée du camp de Bakaa. "Ce qu’on demande aux autorités jordaniennes, c’est que les Gazaouis et les Palestiniens d’autres villes, tous nés en Jordanie, puissent jouir des mêmes droits, et donc obtenir la nationalité jordanienne", dit-il. Comme Mahmoud, 350 000 Palestiniens vivraient dans le camp de Bakaa. Parmi eux, au moins 10 000 personnes seraient originaires de Gaza.
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