Guerre entre Israël et le Hamas : le ministère de la Santé de Gaza déclare le territoire palestinien "zone d'épidémie de polio"
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a déclaré, mardi 30 juillet, le territoire palestinien "zone d'épidémie de polio", accusant l'armée israélienne d'avoir causé la réapparition du virus. "L'agression israélienne qui a privé la population d'eau utilisable, la destruction des infrastructures sanitaires, l'accumulation de tonnes d'ordures et l'absence de sécurité alimentaire" ont conduit à cette situation, a fustigé le Hamas.
La présence du virus "constitue une menace pour la santé des habitants de la bande de Gaza et des pays voisins, et un revers pour le programme mondial d'éradication de la poliomyélite", a-t-il ajouté dans son communiqué, sans toutefois préciser si des cas de polio avaient été recensés chez des humains dans le petit territoire. La souche CPV2 du virus a été détectée dans des échantillons d'eaux usées prélevés dans la région de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et dans les gouvernorats du centre du territoire palestinien, a assuré le ministère.
Besoin d'une "campagne de distribution de vaccins"
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, confrontée à une grave crise sanitaire après bientôt dix mois de guerre entre le Hamas et l'armée israélienne. Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2, dérivé d'une souche vaccinale, dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.
"La présence d'un poliovirus dérivé d'un vaccin dans les eaux usées signifie très probablement qu'il existe quelque part chez les gens", avait déclaré à des journalistes Christian Lindmeier, porte-parole de l'OMS. "Mais encore une fois, environ 75% des personnes infectées par la polio ne présentent aucun symptôme. Cela signifie que le virus est très probablement présent dans la population, mais cela ne signifie pas nécessairement qu'il y ait une flambée de cas", avait-il ajouté, tout en soulignant le besoin d'"une campagne de distribution de vaccins dans toute la bande de Gaza".
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