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Témoignage À Gaza, la situation sanitaire se dégrade : "Je tousse, je vomis, j'ai de la fièvre, et je ne suis pas la seule"

Avec la surpopulation, le manque d’eau et le climat qui se refroidit, l’ONU craint des épidémies dans la bande de Gaza.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des écoles du sud de la bande de Gaza servent de refuges pour les blessés et les malades. (SAID KHATIB / AFP)

Déjà 44 000 cas de diarrhées et de problèmes respiratoires ont été diagnostiqués dans l'enclave palestinienne de Gaza. Les diarrhées peuvent avoir de graves conséquences. D'autant qu'il est très difficile de se soigner, malgré la trêve de quelques jours qui permet l'entrée de convois humanitaires. Le parcours d'Abeer, soignante de l'ONG Médecins du Monde, en témoigne.

En temps normal, Abeer soigne les habitants de la bande Gaza. Mais avec la guerre elle est à son tour tombée malade : "Ça a commencé depuis plus de deux semaines et c'est devenu de plus en plus grave. Je tousse, je vomis, j'ai de la fièvre, décrit Abeer. Et je ne suis pas la seule, la plupart des gens étaient comme ça", raconte la soignante.

Thé chaud et paracétamol

Abeer a dû quitter la ville de Gaza sous la contrainte, Israël ayant demandé d'évacuer le nord de l'enclave. Elle est tombée malade dans une des écoles de l’ONU pour les réfugiés. Le bâtiment était surpeuplé. La qualité de l’eau était suspecte et les conditions de vie plus que précaires : "On n'avait pas de couverture, on n'avait pas de matelas. La nuit, il faisait très froid. Ils nous ont distribué des couvertures, mais ça ne suffisait pas, il y avait une couverture par famille", se souvient-elle.

La mère de famille s’est essentiellement soignée avec du thé chaud et du paracétamol. Aucun médecin n’est passé dans son école refuge. "J’ai essayé de partir dans une autre école, juste pour voir le médecin, mais je n'ai pas pu, tellement il y avait de monde qui attendait."

Autour d’elle, beaucoup d’enfants sont aussi tombés malades. "La plupart ont la diarrhée, de la fièvre. Même des nouveau-nés ont de la fièvre, leurs mères ne savent pas quoi faire", se désole la soignante. Abeer a la chance d’avoir pu sortir de la bande de Gaza. En Egypte, elle a acheté des antibiotiques et s’est remise sur pied en quelques jours.

À Gaza, la situation sanitaire se dégrade - témoignage recueilli par Etienne Monin

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