Guerre entre Israël et le Hamas : ce que l'on sait des otages encore détenus dans la bande de Gaza

Plusieurs dizaines d'otages ont pu être libérés dans le cadre de l'accord de trêve entre Tel-Aviv et le Hamas. Environ 140 seraient encore captifs.
Article rédigé par franceinfo
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Des familles d'otages israéliens retenus par le Hamas lors d'une marche pour demander leur libération, le 18 novembre 2023, à Jérusalem. (MOSTAFA ALKHAROUF / ANADOLU / AFP)

Une libération au compte-gouttes. Seize otages ont été relâchés par le Hamas, mercredi 29 novembre, au sixième jour de la trêve avec Tel-Aviv. La branche armée du mouvement islamiste palestinien avait fait plus de 1 200 morts et enlevé environ 240 personnes lors d'une série d'attaques en Israël, le 7 octobre.

Parmi ces captifs, 70 Israéliens et 27 étrangers ont été libérés, aux termes d'un accord avec l'Etat hébreu et de négociations d'autres pays. Mais plus d'une centaine restent prisonniers de groupes islamistes dans la bande de Gaza. Voici ce que l'on sait des otages encore détenus dans l'enclave palestinienne.

Environ 140 personnes sont encore captives

Les autorités israéliennes estiment que 240 personnes ont été enlevées par le Hamas le 7 octobre dernier. Mais aucun décompte officiel n'a été publié, et tous les captifs n'ont pas été identifiés. Après les libérations qui ont eu lieu depuis le début de la trêve, il resterait donc environ 140 otages encore détenus dans la bande de Gaza, jeudi 30 novembre. Le Hamas a toutefois assuré à plusieurs reprises que des captifs avaient été tués dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza, qui ont par ailleurs fait près de 15 000 morts, selon le ministère de la Santé local. Les affirmations du Hamas n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

Plus d'une vingtaine de captifs, de nationalités thaïlandaise, russe et philippine, ont été relâchés après des négociations avec leurs pays d'origine. L'accord de trêve trouvé avec Tel-Aviv prévoit par ailleurs la libération de trois prisonniers palestiniens pour chaque otage israélien relâché. Jusqu'ici, seuls des femmes et des enfants ont été libérés dans le cadre de cet accord. "Ce sont les personnes les plus compliquées à garder en termes de logistique", analyse Wassim Nasr, journaliste spécialiste des questions de terrorisme à France 24. "En les libérant, le Hamas se libère en fait d'une charge, car s'occuper de jeunes enfants ou de personnes âgées qu'il faut déplacer régulièrement représente tout de même des difficultés." Les négociations pour permettre la libération des hommes et des militaires israéliens (y compris plusieurs soldates) s'annoncent bien plus ardues, souligne l'agence de presse AP.

Le New York Times, qui s'appuie sur des éléments communiqués par le gouvernement israélien et le quotidien israélien Haaretz, estime que la majorité des otages encore détenus à Gaza sont des adultes, âgés de 18 à 54 ans. Parmi les mineurs encore aux mains des terroristes, deux seraient des enfants de moins de 5 ans. Le Hamas a toutefois affirmé, mercredi 29 novembre, que ces deux petits garçons de 4 ans et 10 mois avaient été tués avec leur mère dans un bombardement israélien. Cette information n'a pas encore pu être vérifiée par Tel-Aviv ou par des sources indépendantes.

Plusieurs étrangers figurent parmi ces otages

Lundi 27 novembre, la Maison Blanche a confirmé que neuf de ses ressortissants étaient aux mains du Hamas, rapporte le magazine Time. Cinq Français restent par ailleurs portés disparus ou présumés otages. Parmi eux figurent les pères de plusieurs jeunes Franco-Israéliens libérés lundi, ainsi que trois personnes qui participaient au festival de musique Tribe of Nova.

Ils sont détenus dans des lieux différents

Les premiers otages libérés depuis le début de la trêve ont livré quelques éléments sur leurs conditions de détention. Plusieurs médias, dont la chaîne Al-Jazeera, ont rapporté qu'ils étaient retenus dans des lieux différents. "Certains étaient dans un appartement, d'autres étaient dans des tunnels. Certains entendaient les bombardements, d'autres non. Donc, on voit bien qu'ils étaient détenus dans des lieux différents", affirme également le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire français, sur Europe 1.

Tous ne sont pas aux mains du Hamas

Le Qatar a déclaré au Financial Times, dimanche 26 novembre, que le Hamas devait retrouver la trace d'une quarantaine d'otages. Doha, qui agit en tant qu'intermédiaire dans les négociations entre le groupe islamiste et Israël, a réclamé des preuves que ces captifs étaient encore en vie et pouvaient être libérés. Le groupe Jihad islamique a affirmé détenir une trentaine de ces otages. Un expert cité par la chaîne britannique Sky News estime que d'autres pourraient être aux mains d'"organisations criminelles" qui œuvrent dans la bande de Gaza.

"Dans le désordre qui a accompagné les attentats terroristes, des civils [et des soldats] israéliens ont été pris en otage par le Hamas, par une autre organisation terroriste qui s'appelle le Jihad islamique et aussi par des individus qui étaient entrés [en Israël]", a confirmé la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, invitée de RTL mardi 28 novembre. "Le Hamas a la responsabilité, si je puis dire, de la majorité des otages, mais il n'est pas le seul", a-t-elle insisté.

La ministre a toutefois rappelé que le groupe islamiste "est l'interlocuteur du Qatar et d'Israël" dans les négociations. "Donc il lui revient de les rassembler, de les libérer et de faire en sorte que tout se passe bien et dans de bonnes conditions également de santé", a estimé Catherine Colonna.

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