Guerre entre Israël et le Hamas : ce que l'on sait des 39 premiers prisonniers palestiniens libérés

L'accord conclu entre Israël et le Hamas prévoit au total la libération de 150 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, en échange de 50 otages retenus dans la bande de Gaza depuis les attaques du 7 octobre.
Article rédigé par franceinfo
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Asil al-Titi, détenue palestinienne, à sa libération, à Balatah, en Cisjordanie, le 24 novembre 2023. (ZAIN JAAFAR / AFP)

Des scènes de liesse en Cisjordanie pour fêter la libération de 39 premiers prisonniers palestiniens. Ils ont retrouvé leur liberté, vendredi 24 novembre, en vertu d'un accord conclu entre Israël et le Hamas qui a permis en échange la libération de 13 otages israéliens enlevés lors des attaques terroristes du 7 octobre. Sous les slogans, au milieu des feux d'artifice, dans une nuée de drapeaux palestiniens et des différents mouvements dont l'étendard vert du mouvement islamiste, les détenus relâchés ont embrassé leurs familles et pleuré dans les bras de parents émus.

A Jérusalem-Est, occupée par Israël depuis 1967, toute célébration autour des prisonniers libérés a en revanche été interdite. Ce sont au total 150 détenus qui doivent retrouver la liberté dans le cadre de l'accord avec Israël, en échange de 50 otages retenus dans la bande de Gaza (trois prisonniers libérés pour chaque otage relâché). Voici ce que l'on sait de la libération de ces premiers détenus palestiniens alors qu'une quarantaine d'autres prisonniers palestiniens pourraient être libérés samedi.

Des libérations qui ne concernent que des femmes et des mineurs

Ces 39 prisonniers palestiniens sont tous des femmes et des jeunes garçons : 15 mineurs et 24 femmes, selon la liste diffusée par la Commission en charge des prisonniers de l'Autorité palestinienne. D'après les autorités pénitentiaires israéliennes, ils ont été extraits de "trois prisons", dont deux en Cisjordanie occupée et une en Israël.

En contrepartie de la libération de 50 otages, l’État hébreu s’est engagé à libérer 150 détenus palestiniens. Qui sont-ils ? Éléments de réponse.
Guerre entre le Hamas et Israël : qui sont les détenus palestiniens que l’État hébreu entend libérer ? En contrepartie de la libération de 50 otages, l’État hébreu s’est engagé à libérer 150 détenus palestiniens. Qui sont-ils ? Éléments de réponse. (franceinfo)

Selon le Club des prisonniers, une ONG qui défend les prisonniers palestiniens, vingt-huit d'entre eux ont été déposés en Cisjordanie, alors que onze autres ont été conduits vers Jérusalem-Est occupée.

Des détenus condamnés pour divers motifs

La plupart des jeunes détenus libérés ont été condamnés pour des motifs tels que des jets pierres ou après des accusations de soutien au terrorisme. Parmi les détenus libérés, se trouvent aussi des femmes emprisonnées pour tentatives de meurtre. "Je suis heureuse, mais ma libération s'est faite au prix du sang des martyrs", témoigne auprès de l'AFP Marah Bakir, 24 ans, dont huit en prison pour une tentative de meurtre d'un garde-frontière israélien, évoquant les morts dans les bombardemens israéliens à Gaza. "J'ai passé la fin de mon enfance et mon adolescence en prison, loin de mes parents et de leurs câlins, mais c'est comme ça avec un Etat qui nous oppresse et ne laisse aucun de nous tranquille", raconte-t-elle depuis le camp de réfugiés de Naplouse, en Cisjordanie occupée.

Fatina Salman est, elle, la mère de Malak, 23 ans, arrêtée sur le chemin de l'école il y a sept ans pour avoir tenté de poignarder un policier à Jérusalem, et libérée vendredi. Incarcérée en février 2016, elle ne devait initialement pas sortir avant 2025. Mais elle a, à présent, retrouvé sa maison dans son quartier de Beit Safafa. "Ma fille est faible, elle n'a pas mangé depuis hier", se désole auprès de l'AFP Fatina Salman.

Hanan Salah Abdallah Barghouti, 59 ans, est la prisonnière la plus âgée à avoir été libérée vendredi. Originaire de Kaubar, village de Ramallah, elle était en détention administrative et avait été arrêtée en septembre pour des "activités liés au Hamas".

Des prisonniers libérés qui témoignent de leurs conditions de détention

"Merci à Dieu, merci à la résistance de nous avoir permis d’être libres !", a lancé Hanan Barghouti lors de son arrivée auprès des siens, selon un reportage de franceinfo. Celle-ci a encore quatre de ses fils en prison. "La situation des femmes prisonnières ne cesse d’empirer depuis le 7 octobre, témoigne-t-elle. Nous sommes isolées, dans nos cellules, nous ne sortons que pour aller prendre nos douches. Nous n'avons plus accès à la cantine, donc très peu de nourriture."

Marah Bakir a également raconté ses conditions de détention aux journalistes, rapporte Al-Jazeera. "La prison était particulièrement difficile parce que j'étais jeune et j'avais besoin de l'amour de ma mère et du soutien de ma famille", dit-elle. Comme Hanan Barghouti, la jeune femme assure que les choses ont empiré après l'attaque du 7 octobre. Pendant plus de six semaines, elle n'a pu communiquer avec les autres prisonniers ou reçu de nouvelles du monde extérieur. "C'était un moment très difficile parce qu'ils m'ont tenu isolée (...) Je ne savais pas ce qu'il se passait et cela m'a beaucoup touchée."

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