Guerre entre Israël et le Hamas : ce que l'on sait de la libération de deux Américaines
Une "lueur d'espoir", salue le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Deux Américaines détenues par le Hamas depuis près de deux semaines ont été libérées dans la soirée du vendredi 20 octobre. Le CICR a "transporté les otages de Gaza vers Israël", précise l'ONG dans un communiqué. Il s'agit de la première libération d'otage confirmée à la fois par Israël et le Hamas. "Deux de nos otages sont rentrées chez elles", s'est réjoui le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.
Le président américain, Joe Biden, s'est dit "au comble de la joie qu'elles soient bientôt réunies avec leurs familles". Son homologue français, Emmanuel Macron, a également réagi, soulignant "le rôle déterminant" du Qatar dans la libération des deux femmes. Le président français a par ailleurs réaffirmé sa volonté de continuer à négocier "pour obtenir la libération des otages français" retenus à Gaza. Voici ce que l'on sait de cette libération.
Une mère et sa fille de 17 ans libérées
Les deux ex-otages étaient retenues par le Hamas depuis l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur Israël, le 7 octobre. Originaires de la banlieue de Chicago, Judith et Natalie Raanan, une mère et sa fille, rendaient visite à des proches au kibboutz de Nahal Oz lorsqu'elles ont été kidnappées. Âgées de 59 et 17 ans, les deux femmes venaient célébrer l'obtention d'un diplôme de Natalie et le 85e anniversaire de sa grand-mère, Tamar Ranaan, habitante du kibboutz, rapporte la BBC. Cette dernière, ainsi que son conjoint, ont survécu à l'attaque du Hamas en se cachant dans une pièce sécurité de leur maison, précise la BBC. Le demi-frère de Natalie Raanan fait part de sa "joie immense" et de sa "gratitude envers la grande communauté de personnes à travers le monde qui ont placé ma sœur au premier plan de leurs pensées, de leurs prières, de toutes les religions et de toutes les croyances".
Une libération négociée avec le Qatar
Selon Emmanuel Macron, cette libération doit beaucoup au Qatar, pays proche du Hamas. "C'est un très bon résultat obtenu par les négociateurs dans le cadre duquel le Qatar a joué un rôle très important", s'est félicité le président français. A Doha, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères qatari, Majid Al-Ansari, s'est également réjoui de cette "avancée", qui "intervient après plusieurs jours de communication continue entre toutes les parties impliquées". "Nous poursuivrons notre dialogue avec les Israéliens et le Hamas, et nous espérons que ces efforts conduiront à la libération de tous les otages civils de toutes les nationalités", a-t-il par ailleurs ajouté.
Après les négociations, c'est le Comité international de la Croix-Rouge qui s'est chargé de transporter en lieu sûr les deux femmes libérées par le Hamas. Dans une vidéo publiée par le mouvement islamiste palestinien, Judith et Natalie Raanan sont remises à une employée du CICR, avant de monter dans une voiture floquée du logo de l'ONG. Grâce à cette médiation, les deux femmes ont ainsi pu quitter la bande de Gaza et rejoindre Israël, où elles ont rapidement échangé au téléphone avec Joe Biden. Le président américain s'est dit "au comble de la joie qu'elles soient bientôt réunies avec leurs familles".
Des "raisons humanitaires" invoquées par le Hamas
De son côté, le Hamas affirme que les deux otages ont été libérées "pour des raisons humanitaires". Selon le porte-parole militaire du mouvement islamiste palestinien, leur libération vise "à prouver au peuple américain et au monde entier que les allégations faites par [Joe] Biden et son administration fasciste [au sujet du Hamas] sont sans fondement".
Une déclaration très mal accueillie par Israël. "Le Hamas prétend à la face du monde avoir relâché ces femmes qu'il avait prises en otage pour des raisons humanitaires, alors qu'il s'agit d'une organisation terroriste meurtrière qui retient actuellement en otage des nourrissons, des enfants, des femmes et des personnes âgées", a réagi Daniel Hagari, le porte-parole de l'armée israélienne.
Israël n'a pas apporté d'explication à la libération de ces deux Américaines. Cette libération intervient 48 heures après la visite de Joe Biden en Israël, au cours de laquelle l'Etat hébreu a finalement autorisé l'aide humanitaire à entrer dans Gaza depuis l'Egypte. L'armée israélienne n'a cependant confirmé aucun passage d'aide humanitaire en échange de ces libérations.
Plus de 200 otages encore retenus
Selon le décompte de l'armée israélienne, 210 otages sont toujours détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Le mouvement islamiste palestinien affirme de son côté détenir "entre 200 et 250" otages. Selon lui, 22 otages ont également été tués dans des bombardements israéliens.
Les otages recensés sont de 22 nationalités différentes : américains, allemands, britanniques, argentins ou encore français... Selon le dernier bilan du ministère des Affaires étrangères, 30 ressortissants français ont été tués dans l'attaque du Hamas et sept autres sont toujours portés disparus, avec "une présomption de prise en otage".
"La jeune Mia Shem est la seule dont le statut d'otage est confirmé. Pour les six autres, il y a une présomption de prise en otage, mais sans certitude", a précisé Emmanuel Macron. Comme première preuve de vie, des images de la Franco-Israélienne, Mia Shem, ont été diffusées publiquement par le Hamas le 16 octobre. Après la publication de cette vidéo, le président français a appelé "à sa libération immédiate et sans condition".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.