Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du samedi 2 décembre
Au lendemain de l'expiration de la trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas, les bombardements et combats ont confirmé leur reprise, samedi 2 décembre. Les forces israéliennes ont déclaré avoir frappé "plus de 400 cibles" dans l'enclave depuis vendredi matin, dont 50 dans la région de Khan Younès, la plus grande ville du sud de Gaza. Le président français Emmanuel Macron a averti Israël : si "l'objectif" est "la destruction totale du Hamas", "la guerre durera dixans". Voici ce qu'il faut retenir de cette journée.
Plus de 400 frappes israéliennes depuis la fin de la trêve
L'armée israélienne a affirmé avoir visé plus de 400 objectifs dans la bande de Gaza depuis vendredi, dont plus de 50 dans la région de Khan Younès, disant avoir "frappé les terroristes et les infrastructures du Hamas". Tsahal a envoyé des SMS aux habitants de plusieurs zones, leur ordonnant de "partir immédiatement".
Israël estime désormais que les hauts dirigeants du mouvement islamiste se cachent dans le sud de l'enclave, où de nombreux Palestiniens ont trouvé refuge, fuyant les frappes qui avaient visé le nord de la bande de Gaza.
Des "cellules terroristes", une "mosquée utilisée par le Jihad islamique [l'autre grand mouvement islamiste de Gaza] comme centre de commandement opérationnel" et un "complexe de stockage d'armes" ont par ailleurs été ciblés dans le nord de l'enclave par des tirs d'artillerie et des frappes aériennes, a détaillé l'armée. La guerre que mène Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza se poursuivra jusqu'à ce que "tous ses objectifs soient atteints", notamment la destruction du mouvement islamiste palestinien, a affirmé samedi soir, lors d'une conférence de presse, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Un bilan de plus de 200 morts à Gaza
Le gouvernement dirigé par le Hamas dans le petit territoire palestinien a annoncé que 240 personnes avaient été tuées et 650 autres blessées depuis l'expiration de la trêve, qui avait permis la libération de 105 otages et celle de 240 prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Depuis le début de la guerre, plus de 15 000 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, parmi lesquelles plus de 6 150 âgées de moins de 18 ans, selon le gouvernement du Hamas. Selon Israël, 1 200 personnes, en majorité des civils, ont été tuées lors de l'attaque du 7 octobre.
Un barrage de roquettes tiré sur Israël
La branche armée du Hamas et celle du Jihad islamique ont revendiqué avoir tiré "des barrages de roquettes" vers des localités israéliennes proches de la bande de Gaza. Un porte-parole de l'armée israélienne a parlé de "plus de 250 roquettes" tirés vers Israël depuis vendredi matin, sans faire état de victime.
Les négociateurs israéliens, qui poursuivaient au Qatar les discussions sur une nouvelle trêve avec le Hamas, sont rentrés en Israël, car le dialogue était "dans l'impasse", a fait savoir samedi le bureau du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.
Des camions d'aide arrivés dans Gaza
Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé samedi avoir "réceptionné des camions d'aide" via le terminal égyptien de Rafah, poste-frontière avec Gaza, les premiers depuis la fin de la trêve. L'organisation avait annoncé dans la nuit qu'Israël avait "informé toutes les ONG et agences" que "l'entrée de camions d'aide était suspendue jusqu'à nouvel ordre".
Emmanuel Macron offensif sur "l'objectif" d'Israël
Emmanuel Macron a haussé le ton, samedi, avec une vigueur inédite à l'égard de la stratégie israélienne, interrogeant depuis la COP28 "l'objectif" de "destruction totale du Hamas". "Est-ce que quelqu'un pense que c'est possible ?", a lancé Emmanuel Macron devant la presse à Dubaï. Si Israël persiste à vouloir éliminer définitivement le Hamas, "la guerre durera dix ans", a-t-il prévenu, appelant les autorités d'Israël à "préciser" leur objectif militaire. Le chef de l'Etat a appelé à "redoubler d'efforts pour parvenir à un cessez-le-feu durable".
Des milliers de manifestants en soutien aux Palestiniens
Des milliers de manifestants sont de nouveau descendus dans la rue en soutien au peuple palestinien, samedi à Paris, avec des slogans réclamant un "cessez-le-feu permanent" dans le conflit et dénonçant un "génocide" des Palestiniens.
Une quarantaine de rassemblements étaient organisés en France. A Toulouse, ils étaient 600, selon la préfecture, 2 000 selon les organisateurs, avec des pancartes comme "Israël assassin, Biden complice". A Montpellier, ils étaient 500 selon les autorités, et à Rennes quelques centaines, selon l'AFP.
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