Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du lundi 8 avril

Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé qu'une date avait été fixée pour une offensive sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des Palestiniens qui s'étaient réfugiés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, repartent vers Khan Younès après le départ des forces israéliennes de cette ville, le 7 avril 2024. (MOHAMMED ABED / AFP)

Plus de six mois de guerre et, malgré tout, un espoir de cessez-le-feu. Les présidents français Emmanuel Macron, égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le roi de Jordanie Abdallah II ont appelé, lundi 8 avril, à rendre les armes et à une libération de "tous les otages" à Gaza. Plus tôt dans la journée, Benyamin Nétanyahou a déclaré qu'une date avait été fixée pour une offensive sur la ville de Rafah. Franceinfo vous résume ce qu'il faut retenir de cette journée.

Benyamin Nétanyahou affirme qu'"il y a une date" pour l'offensive sur Rafah

Le Premier ministre israélien a annoncé qu'une date avait été fixée pour une offensive sur Rafah qui, selon lui, est l'un des derniers bastions du Hamas dans la bande de Gaza. "Cela se fera, il y a une date", a-t-il déclaré dans un message vidéo, sans donner la date. La victoire sur le mouvement islamiste palestinien "exige l'entrée dans Rafah et l'élimination des bataillons terroristes qui s'y trouvent", a dit Benyamin Nétanyahou. 

Presque immédiatement après cette annonce, les Etats-Unis ont réaffirmé leur opposition à cette opération sur cette ville frontalière de l'Egypte où s'entassent, dans des conditions très précaires, près d'un million et demi de déplacés palestiniens. "Nous avons clairement fait savoir à Israël que nous pensions qu'une invasion militaire massive de Rafah aurait un effet extrêmement néfaste sur ces civils et qu'elle nuirait en fin de compte à la sécurité d'Israël", a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Macron, al-Sissi et Abdallah II demandent un cessez-le-feu "immédiat"

Emmanuel Macron Abdel Fattah al-Sissi et Abdallah II ont appelé à un cessez-le-feu "immédiat" et une libération de "tous les otages" à Gaza, mais aussi mis en garde Israël contre les "conséquences dangereuses" d'une offensive à Rafah. "La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu'elle entraîne doivent cesser immédiatement", écrivent-ils dans une tribune parue dans quatre journaux, français (Le Monde), américain (Washington Post), jordanien (Al-Raï) et égyptien (Al-Ahram).

Les trois dirigeants insistent aussi sur "l'urgente nécessité de mettre en œuvre l'appel du Conseil de sécurité pour la libération immédiate de tous les otages" détenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas. Ils réclament aussi une "augmentation massive de la fourniture et de la distribution de l'aide humanitaire" à Gaza, de "toute urgence". "Les Palestiniens de Gaza ne sont plus seulement exposés à un risque de famine ; celle-ci s'installe déjà", assènent-ils.

Washington appelle le Hamas à accepter une proposition de cessez-le-feu

La Maison Blanche a estimé lundi que l'organisation palestinienne devait aussi assumer sa part en acceptant un cessez-le-feu à Gaza avec Israël, après de nouvelles négociations indirectes ce week-end au Caire. "A la fin du week-end, une proposition a été soumise au Hamas. Et maintenant, il revient au Hamas de la concrétiser", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, lors d'une conférence de presse. 

Les négociations au Caire se sont tenues quelques jours après un appel téléphonique entre Joe Biden et Benyamin Nétanyahou, marqué par une mise en garde inédite du président américain face à la catastrophe humanitaire à Gaza. Le président américain avait également accentué la pression sur le Premier ministre israélien pour conclure "sans délai" un accord de cessez-le-feu permettant un retour des otages. Les soldats israéliens se sont retirés dimanche du sud de la bande de Gaza, notamment de la grande ville de Khan Younès. 

La Turquie affirme qu'Israël refuse sa proposition de largage d'aide sur Gaza

La Turquie a déclaré qu'Israël avait bloqué sa demande de largage d'aide sur Gaza et annoncé avoir décidé de répondre par "une série de nouvelles mesures" contre ce pays. A l'instar d'autres pays, l'armée de l'air turque voulait participer à une opération d'aide humanitaire avec ses avions-cargos. "Aujourd'hui, nous avons appris que notre demande, qui a été bien accueillie par les autorités jordaniennes, a été rejetée par Israël. Il n'y a aucune excuse pour qu'Israël bloque notre tentative de parachuter de l'aide aux Gazaouis affamés", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan.

"Nous avons décidé de prendre une série de nouvelles mesures contre Israël", a-t-il ajouté, précisant que celles-ci seraient annoncées par les institutions concernées. Il a également dit que les représailles approuvées par le président turc Recep Tayyip Erdogan, un fervent partisan de la cause palestinienne, seront mises en œuvre "étape par étape" et "sans aucun délai".

L'armée israélienne dit avoir tué un commandant du Hezbollah

L'armée israélienne a dit avoir tué un commandant d'une unité d'élite du Hezbollah, le mouvement libanais allié du Hamas, dans la nuit de dimanche à lundi, lors d'un raid sur le sud du Liban. Les chasseurs israéliens "ont frappé et éliminé Ali Ahmad Hussein, le commandant des forces al-Radwan de l'organisation terroriste du Hezbollah dans la région d'al-Houjair", précisent les forces israéliennes dans un communiqué. Le Hezbollah, avait confirmé la mort d'Ali Ahmad Hussein, de son nom de guerre Abbas Jaafar, sans préciser où il avait été tué. 

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