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Élections législatives en Israël : "Le pays se dirige vers une coalition à droite toute", selon un professeur de sciences politiques

Selon Denis Charbit, professeur de sciences politiques, cette coalition pourrait compliquer l'image d'Israël à l'intérieur du pays et sur la scène internationale. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ex premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans son QG de campagne à Jérusalem, le 2 novembre 2022. (RONALDO SCHEMIDT / AFP)

Le retour de Benyamin Netanyahou aux portes du pouvoir provoque en Israël "à la fois du soulagement et de l'inquiétude", déclare sur franceinfo mercredi 2 novembre Denis Charbit, professeur de sciences politiques, alors que l'ancien Premier ministre et son parti le Likoud sont sur le point de remporter les dernières élections législatives. Un sondage à la sortie des urnes mardi 1er novembre à 21h (heure française), donnait la majorité au Likoud : avec 61 ou 62 sièges sur les 120 que compte le Parlement.

"C'est le soulagement, parce que vraisemblablement, après cinq campagnes électorales, les citoyens israéliens ont tranché", constate Denis Charbit. "Ils ont tranché, semble-t-il, en faveur du retour de Benyamin Netanyahou au pouvoir. Inquiétude parce que ce retour au pouvoir s'accompagne de la montée en puissance d'un parti d'extrême droite qui a toujours existé dans les 10, 15 dernières années, mais qui, généralement, totalisait un nombre de députés inférieurs à cinq, six ou sept. Et voilà qu'il double la mise et qu'il ne fait pas moins de 14, voire 15 députés".

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Le pays se dirige donc vers ce que le professeur de sciences politiques en Israël nomme une "coalition à droite toute", religieuse orthodoxe, "avec deux autres partis, qui confortent leur popularité au sein de l'électorat". Cette coalition pourrait, selon Denis Charbit, compliquer la politique et l'image d'Israël à l'intérieur du pays et sur la scène internationale.

"La victoire d'une alliance qui a tenu bon"

Benyamin Netanyahou, 73 ans, le plus pérenne des chefs de gouvernement de l'histoire du pays, se retrouve donc forcé de gouverner avec l'extrême droite à ses côtés et les partis orthodoxes. "À cet égard, il y a une sorte d'homogénéité, je dirais même politique et idéologique", observe le maître de conférences à l'université ouverte d'Israël. "C'est la victoire d'une alliance qui a tenu bon. Les orthodoxes, depuis trois ans et demi, avaient renoncé à jouer ce rôle de pivot consistant une fois à s'allier à la droite, une autre fois à s'allier avec le centre. Ils ont misé sur la droite, sur Netanyahou et l'enjeu de ces élections était d'aller chercher les abstentionnistes. Elle a parfaitement fonctionné à droite et chez les religieux. Elle a en revanche échoué au centre et à gauche".

Selon les sondages à la sortie des urnes publiés mardi 1er novembre dans la soirée, la participation est bonne pour ce cinquième scrutin en un peu plus de trois ans : au moins 71% pour ces élections législatives. "Les Israéliens avaient surtout envie d'une chose : qu'on en finisse".

Le dépouillement des votes en Israël n'est cependant pas terminé. Les résultats définitifs pourraient arriver ce mercredi 2 novembre. Reste une inconnue pour Denis Charbit : "un parti arabe nationaliste" qui pourrait passer le "seuil d'éligibilité au cours de la journée", et compromettre la fine majorité pour l'instant obtenue par Benyamin Netanyahou.

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