: Témoignages "Il semble avoir tenu à nous faire ses adieux en martyr" : à Gaza, des habitants saluent la mémoire du chef du Hamas
L’armée israélienne a communiqué jeudi 17 octobre les images d’un homme, keffieh sur le visage, assis sur un fauteuil et présenté comme Yahya Sinouar. Dans un dernier élan de colère, le chef du Hamas se saisit de ce qui semble être un bâton et le lance sur le drone qui est en train de le filmer.
À Gaza, cette vidéo est sur tous les téléphones comme sur celui de Karam : "Ce dirigeant a fait ses adieux à Gaza alors qu'il portait son uniforme militaire, dit-il. Il a été tué avec ses camarades lors de violents affrontements avec les forces d'occupation. En fin de compte, il semble avoir tenu à nous faire ses adieux en martyr".
Il est un symbole, pour les Palestiniens, de la résistance à Israël. L’Etat hébreu a choisi de montrer les dernières images d’un homme seul, harcelé comme un symbole de la faiblesse du Hamas mais à Gaza, la vidéo a l’effet inverse et Yahya Sinouar est désormais, pour beaucoup d'habitants, au panthéon des héros. C'est le cas de Um Alabed. Elle est originaire de Rafah, au sud de Gaza et a été déplacée à plusieurs reprises. "Sincèrement, c’est un honneur pour nous, confie-t-elle. Un honneur que le peuple palestinien ait de tels héros. Nous continuerons à résister jusqu'au dernier moment de notre vie. Tant que les femmes accoucheront, il y aura des héros. Ils ne mourront pas. Nous sommes tous là pour nous sacrifier pour la Palestine".
L'espoir d'un cessez-le-feu
Mohammad, lui, vient du camp de réfugiés de Jabalia, au nord de Gaza, un territoire assiégé depuis deux semaines par l’armée israélienne. Il n’a plus qu’un espoir dit-il, que la mort de Yahya Sinouar, aboutisse à une reprise des négociations et à un cessez-le-feu. Khalil al-Hayya, un de ses successeurs présumés a par ailleurs affirmé, dans une vidéo diffusée sur la chaîne Al Jazeera, que les otages seront libérés quand Israël se retirera de Gaza.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.