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Les Pays-Bas veulent-ils interdire les liaisons en avion lorsque le train est plus rapide ?

Les parlementaires néerlandais ont voté en faveur d'une suppression de la liaison aérienne entre Amsterdam et Bruxelles, afin de favoriser le train.

Article rédigé par Robin Prudent
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
L'aéroport d'Amsterdam, aux Pays-Bas, le 18 août 2017. (ROMY ARROYO FERNANDEZ / NURPHOTO / AFP)

Train ou avion ? Voici la question que se posent de nombreux voyageurs avant de relier une destination. Et pour cause, le second peut parfois se révéler plus rapide que le premier... Mais ces deux modes de transports n'ont pas du tout le même impact écologique. Une situation qui a amené le Parlement néerlandais à prendre une décision importante dont certains internautes se demandent dans quelle mesure elle est vraie. "Les Pays-Bas veulent-ils vraiment interdire l'avion quand le train est plus rapide ?" nous demande ainsi Nicole dans le live de franceinfo.fr. Nous avons vérifié. 

Début mars, le parti écologiste néerlandais GroenLinks a en effet proposé de mettre fin à la liaison aérienne entre Amsterdam et Bruxelles. "Vous pouvez être à Bruxelles en deux heures en train. Alors pourquoi voudriez-vous encore voler ?", interrogeait le parti sur Twitter.

Une proposition soutenue notamment par les partis au pouvoir D66 (centriste) et ChristenUnie (conservateur). Le 5 mars, le texte a été adopté par une majorité de parlementaires, qui demandent désormais au gouvernement de trouver des accords avec les différentes parties, afin de mettre fin à ces "sauts de puces".

Une empreinte carbone réduite en train

"Le but est d'inciter les passagers entre deux aéroports à opter pour le train et de positionner ce dernier comme une alternative attrayante et simple, a réagi la ministre néerlandaise en charge des Infrastructures, Cora van Nieuwenhuizen, citée par le journal belge L'EchoLes compagnies aériennes peuvent d'ailleurs en tirer également un avantage en utilisant les créneaux ainsi libres pour des destinations économiquement plus intéressantes."

La mesure ne concerne donc pas (pour le moment) toutes les liaisons aériennes courtes au départ des Pays-Bas, mais simplement celle entre Amsterdam et Bruxelles. Pourquoi cette ligne en particulier ? Seuls 200 kilomètres séparent les deux capitales. Une liaison qui peut être réalisée en 1h45 en train à grande vitesse ou en 45 minutes en avion. Mais lorsque l'on ajoute les délais supplémentaires obligatoires aux aéroports, le temps de trajet est similaire.

Mais d'après Air France, un aller simple en avion entre les deux capitales rejette 20 kg de CO2 par passager. C'est presque cinq fois moins en train, avec 4,5 kg de CO2 rejetés, selon la SNCF. En bref, une empreinte carbone très différente pour un service équivalent. C'est ce qui a poussé les députés néerlandais à agir.

Une mesure qui paraît très lointaine en France

Côté belge, la nouvelle a été bien accueillie (et soutenue). "Que ce soit en termes de réduction des gaz à effet de serre, de réduction des nuisances sonores pour les riverains, de gain de temps, de sérénité pour les passagers, le train est imbattable, sauf sur le prix des billets. Il doit donc être valorisé partout où c'est possible, en passant par une démocratisation du coût des tickets", a déclaré la ministre bruxelloise de l'Environnement, Céline Fremault.

Le parti démocrate-chrétien CD&V a aussi déposé une résolution au Parlement fédéral dans le même sens, afin de privilégier le train à l'avion. "Nous proposons de supprimer les sauts de puce en avion et de rendre les trajets en train financièrement plus accessibles", abonde le parti vert belge Ecolo.

Une initiative bientôt reprise en France ? Pas sûr... Un arrêté ministériel, publié au Journal officiel du 6 mars, a imposé comme "obligation de service public" le maintien de dessertes aériennes entre Paris et Quimper. Pour ce trajet de 480 km à vol d'oiseau, le voyage peut s'effectuer en 3h16 en TGV, contre 1h30 en avion.

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