Népal : face au traumatisme du séisme, "l’écoute et la compassion"
A Sangachock, village perché à près de 2.000 mètres d’altitude, accroché à flanc de montagne, les quelques maisons encore debout dominent une vallée luxuriante. Sarada, une femme frêle, à la voix fluette et au regard perçant cache un sacré tempérament. C’est elle qui dirige la coopérative de femmes de la province. Elles sont 25, une par village et leur rôle depuis le tremblement de terre est de repérer et de tenter d’apaiser les blessures à l’âme.
"On se déplace de maison en maison en maison. Et si quelqu'un va mal, on l'incite à nous parler. Dans les stages, on nous apprend à être proche des gens".
Au-delà des problèmes psychologiques, l’alcoolisme fait, depuis six mois, des ravages dans les villages entraînant une recrudescence des cas de violences conjugales.
Une aide difficile
Au Népal, on n’accorde pas d’importance à la santé mentale ou elle est tout de suite médicalisée. On répertorie moins d’une centaine de psychologues, de psychothérapeutes et c’est très loin de la culture népalaise. Pourtant selon Médecins du Monde, 10% des Népalais auraient besoin d’une aide psychologique après le séisme.
Les habitants commencent à mettre un nom sur leurs troubles, mais n’ont pas les moyens de les régler. Ils ne sont pas suivis. "Mes seules arme pour le moment sont l’écoute et la compassion " reconnaît Sarada.
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