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Référendum en Italie : Matteo Renzi a "sous-estimé la baisse de sa popularité"

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a démissionné, après le net rejet de la réforme constitutionnelle par référendum, dimanche 4 décembre : 60% des Italiens ont voté contre. Invitée de franceinfo, lundi, la politologue Camille Bedock analyse ce résultat

Article rédigé par franceinfo
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Matteo Renzi, chef du gouvernement italien lors d'une conférence de presse à Rome (Italie), le 28 novembre 2016. (ANDREAS SOLARO / AFP)

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a démissionné, après le net rejet de la réforme constitutionnelle par référendum dimanche 4 décembre. 60% des Italiens ont voté contre. Pour Camille Bedock, politologue spécialiste des réformes d'institutions politiques en Italie, invitée de franceinfo lundi, il n'a pas pris en compte la baisse de sa popularité.

franceinfo : Pourquoi le 'non' au référendum a-t-il été si fort ?

Camille Bedock : L'ampleur du 'non' s'explique par le fait que Matteo Renzi a perdu son pari. Il voulait mettre tout son crédit politique au service de cette réforme, mais il y a eu presque 20 points d'écart entre le 'oui' et le 'non'. Il a sous-estimé la baisse de sa popularité, la gronde qu'il y avait en Italie. De plus, la participation a atteint 70%, ce qui est rare pour un référendum de cette nature.

Que signifie cette réponse au référendum ?

Ce vote est une sanction après le manque de résultats de Matteo Renzi sur certains dossiers très importants pour les Italiens, comme la question du chômage. Cette personnalisation du scrutin de la part de l'ancien chef du gouvernement a donné la possibilité à tous ses opposants de le bousculer. Il avait commencé son mandat en se déclarant contre la caste politique italienne. Finalement, c'est la revanche d'une partie de cette caste contre Matteo Renzi, qui était arrivé en voulant réformer toute l'architecture politique italienne.

Il n'y a pas que les opposants à Matteo Renzi qui ont voté 'non'. Cette réponse vient aussi de la gauche du parti démocrate, le parti de Matteo Renzi. Elle s'inscrit dans une très longue période institutionnelle puisque cela fait quasiment 30 ans que l'Italie essaie de réformer son Sénat.

Quelle sera la suite politique de cet événement ?

C'est maintenant à Sergio Mattarella, le président de la République italienne, de décider de ce qui va suivre. Il devrait tenter de convaincre Matteo Renzi de continuer, d'autant plus qu'il garde sa majorité à la Chambre et au Sénat. Mais c'est un scénario peu probable et cela s'oriente vers un gouvernement technique qui serait dirigé, sans doute, soit par le ministre de l'Économie italienne, pour rassurer les marchés, ou par le président du Sénat.

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