Italie : Giorgia Meloni propose une réforme pour faire élire le chef du gouvernement au suffrage universel

Voulue par la cheffe du gouvernement, mais déjà contestée, la réforme constitutionnelle pour faire élire directement le chef du gouvernement est examinée en première lecture par le Sénat cette semaine.
Article rédigé par franceinfo
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La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, présente une réforme constitutionnelle pour renforcer le chef du gouvernement. (GIANLUCA VANNICELLI / IPA-AGENCY / MAXPPP)

En Italie, celle que Giorgia Meloni appelle “la mère de toutes les réformes” arrive devant le Sénat. Son projet de réforme constitutionnelle prévoit l'élection directe du chef du gouvernement. Et il contient deux objectifs : donner plus de légitimité au président du Conseil, l'équivalent du Premier ministre, aujourd’hui nommé en fonction de la majorité au Parlement, et plus de stabilité politique à l’Italie. Les constitutionnalistes sont très sceptiques et le parcours est encore long avant une adoption.

 
Depuis l'après-guerre, l’Italie a connu 64 gouvernements. Pour mettre fin à cette valse, l'actuelle présidente du Conseil, Giorgia Meloni, propose l’élection directe du chef du gouvernement le même jour que les législatives avec une prime de majorité pour les listes du candidat Premier ministre arrivé en tête. C'est un changement de paradigme selon le constitutionnaliste Giulano Vigevani de l’université Milan Bicoca : "D'une certaine manière, le Parlement dépendra du gouvernement, et non plus l'inverse. C'est comme si, en France, au moment de la présidentielle, le vainqueur avait un nombre garanti de députés", décrypte-t-il.

Plus de clarté, moins de souplesse

En résumé, si la majorité venait à se déchirer, la seule solution envisagée est la dissolution du Parlement. Il n'y aurait plus ces majorités qui se recomposent en cours de mandat et aboutissent à des gouvernements aux options politiques éloignées du vote initial des électeurs. Le système gagnerait en clarté mais perdrait en souplesse. La réforme doit être adoptée avec une majorité des deux tiers, sinon l’opposition peut demander un référendum. C’est le plus probable et le plus risqué pour Giorgia Meloni. 

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