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En Italie, le gouvernement de droite et d’extrême droite veut changer la Constitution

La cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, vient de présenter son projet de réforme, déjà très contesté.
Article rédigé par Frédéric Says
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, le 6 novembre 2023. (TIZIANA FABI / AFP)

Giorgia Meloni l’appelle "la mère des réformes". Un changement de Constitution, présenté vendredi 3 novembre par la cheffe du gouvernement pour renforcer le rôle du Premier ministre appelé président du Conseil en Italie. Giorgia Meloni estime que son poste est trop instable, trop faible, trop précaire. De fait, pas moins de 68 gouvernements se sont succédé au cours des 75 dernières années. En Italie, le président du Conseil est sur un siège éjectable.

>> Italie : quel bilan pour Giogia Meloni après un an au pouvoir ?

Cette instabilité trouve sa source dans l’après-guerre. Pour effacer le trauma mussolinien, les institutions sont pensées pour éviter la tentation du pouvoir personnel. Résultat : le chef du gouvernement est soumis à de nombreux contre-pouvoirs. Coincé entre le parlement et le président de la République, il doit composer avec des alliances de partis, qui peuvent se défaire du jour au lendemain. Ce qui génère une vie politique gangrénée par les jeux politiciens et les combinaisons tactiques. Dans le projet de Giorgia Meloni, le chef du gouvernement serait désormais élu directement par les citoyens, et non désigné par le président de la République, pour un mandat de cinq ans. Le parlement perdrait en grande partie la possibilité de le renverser. 

L'échec des précédentes tentatives 

Dans la nouvelle loi électorale, le parti ou la coalition arrivé en tête, quel que soit son score, obtiendrait au minimum 55% des sièges. De quoi dégager une majorité forte et stable. Pour que cette réforme entre en vigueur, à moins d'un accord transpartisan peu probable au parlement, il faut qu'elle soit approuvée par référendum. Par le passé, deux tentatives similaires ont échoué, celle de Silvio Berlusconi en 2006 et celle de Matteo Renzo en 2016. Les Italiens ont voté contre. 


Cette fois, l'opposition de gauche, qui craint une dérive personnelle du pouvoir, prédit le même destin au projet de Giorgia Meloni. Elle pourrait alors être contrainte à la démission. La "mère de toutes les réformes" risque d'enfanter… son propre échec. 

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