Projet Pegasus : la polémique enfle en Israël, les responsables de l'entreprise commercialisant le logiciel rejettent toute responsabilité
Tandis que des centaines de responsables politiques découvrent qu'ils ont été ciblés par le logiciel espion Pegasus, Israël tente d'éteindre une polémique créée par l'une de ses sociétés championne en cybersécurité.
Israël, champion du monde de la cybersécurité et des logiciels espions est désormais dans l’embarras. L’affaire Pegasus, révélée par le consortium de journalistes Forbidden Stories dont la cellule investigation de Radio France fait partie, se propage dans le monde. Et le logiciel espion, d'origine israélienne, fait craindre au gouvernement de l'État hébreu de possibles conséquences diplomatiques.
Équipe spéciale et communication de crise
Quatre jours après les premières révélations du Projet Pegasus, le Parlement israélien a mis en place jeudi 22 juillet une commission pour enquêter sur l'utilisation de Pegasus, ce logiciel d'espionnage soupçonné d'avoir été utilisé pour cibler de nombreuses personnalités politiques, dont Emmanuel Macron. Une équipe spéciale, inter-agences, a aussi été créée pour réviser les licences d’exportation dans le domaine de la cybertechnologie et en gérer les conséquences.
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Le gouvernement veut à tout prix limiter les dégâts. "Les pays qui acquièrent ces systèmes doivent respecter leurs engagements stipulés dans la licence, a réagi timidement le ministre de la Défense, Benny Gantz. Nous étudions en ce moment les informations publiées à ce sujet."
De son côté, NSO Group Technologies, la société mère de Pegasus, reste dans le déni. "Le président français Macron n’était pas une cible", a affirmé Haim Gelfand, responsable de la conformité chez NSO, sur la chaîne i24 News.
Une utilisation malveillante du logiciel Pegasus semble impossible pour l'entreprise israélienne, implantée au nord de Tel-Aviv. "Nous mettons en place des processus minutieux avant de décider à qui nous allons vendre nos systèmes et parmi ces modalités nous devons comprendre les procédures en vigueur dans chaque pays pour pouvoir l'utiliser, souligne Haim Gelfand.
Selon la société, tout a été fait pour que le logiciel espion ne puisse servir qu'à éviter les actes terroristes et criminels.
"Si nous sentons que nous n'avons pas la latitude nécessaire en termes de vue d'ensemble des décisions pour utiliser le système, alors nous ne le vendons pas au client."
Haim Gelfandà i24 News
Même communication de la part du président-directeur général (PDG) de la société championne en cybersécurité. En 11 ans, la NSO a refusé de coopérer avec "90 pays", assure Shalev Hulio sur une radio israélienne. L'homme d'affaires a aussi dénoncé une tentative de "salir l'ensemble de la cyberindustrie israélienne" et s'est dit "très favorable" à une enquête pour "blanchir" son entreprise.
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