Témoignages "S'ils nous rajoutent encore des sanctions, on est morts" : l'inquiétude des Iraniens après de nouvelles menaces de blocus des Occidentaux

Après l'attaque iranienne contre Israël, les États-Unis et l’Union européenne envisagent d’élargir encore leurs sanctions contre l’Iran.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'Iran est sous le coup de sanctions économiques de la part des Occidentaux depuis des années. (Photo d'illustration). (ATTA KENARE / AFP)

À l'occasion de la "journée de l'armée", des bataillons de la République islamique ont défilé près de Téhéran mercredi 17 avril avec un message : l’Iran se tient prêt en cas de riposte israélienne. Mais pour l’instant, la réponse à l’attaque de l'Iran de samedi est d’abord diplomatique : les États-Unis et l’Union européenne envisagent d’élargir encore leurs sanctions contre l’Iran. Des mesures qui inquiètent les Iraniens, qui subissent les sanctions occidentales depuis des années. Franceinfo a interrogé plusieurs d'entre eux, et pour les protéger leurs noms et leurs voix ont été modifiées.

L’économie du pays est déjà à terre, déplore Fériale, qui tient un salon de coiffure à Téhéran : "La première conséquence des sanctions, c'est qu'on n'a plus rien à mettre sur la table à manger. Tout est déjà très cher et on souffre des pénuries. Notre pays est au bord de la faillite, s'ils nous rajoutent encore des sanctions, sérieusement, on est morts". 

"Il faut cibler nos responsables"  

Selon Niloufar, la trentaine, les sanctions ne rendent pas seulement la vie des Iraniens impossibles mais enrichissent aussi directement le régime, qui contrôle le marché noir. "L'embargo qui est imposé à l'Iran vise principalement les civils, pas les dirigeants ni les militaires ou les Gardiens de la révolution. Ils font leur business, de la contrebande, ils en profitent. Cela leur fait de l'argent, ils deviennent de plus en plus riches et les gens ont les poches de plus en plus vides", critique cette Iranienne.

Navid, lui, réclame des sanctions mais exclusivement contre les dirigeants. "Il faut cibler plus précisément nos responsables et leurs proches. Nous savons que les chefs des Gardiens de la révolution ont des enfants qui vivent dans des pays européens. Alors, si vous voulez vraiment nous aider, foutez-les dehors !", implore-t-il. Et cet opposant au régime ajoute que lui n’a jamais réussi à obtenir de visa pour venir étudier en Europe.

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