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Témoignage "Il peut appeler une minute une fois par semaine", confie la femme d’un journaliste d'Arte emprisonné en Iran

Vahid Shamsoddinezhad ne fait pas partie des huit journalistes libérés mardi en Iran. Selon le quotidien réformateur "Sazandegi", plus d’une vingtaine sont toujours en détention.

Article rédigé par franceinfo - Mélanie Kuszelewicz
Radio France
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Vahid Shamsoddinezhad a été transféré à la tristement célèbre prison d'Evin, destinée aux opposants politiques, à téhéran (Iran). (KOOSHA MAHSHID FALAHI / MIZAN)

Contestation et répression toujours aussi forte en Iran. Mardi 1er novembre, un responsable iranien a annoncé la libération de huit journalistes, détenus depuis les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini, il y a plus de six semaines. Mais Vahid Shamsoddinezhad n’en fait malheureusement pas partie. Le jeune journaliste iranien, tout juste diplômé de l'ESJ Lille, envoyé dans le pays par Arte fin septembre, a été arrêté et incarcéré il y a un mois pendant un reportage. Et depuis, Reyhaney Soleymani n’a pas pu parler directement à son mari. "Je n’ai pas entendu sa voix, je ne l’ai pas vu, c’est vraiment inquiétant", confie la doctorante en histoire, qui vit à Paris avec leur fils Ali de 17 mois.

Mardi soir, on a appris son transfert à la prison d’Evin de Téhéran, où sont détenus les opposants politiques, dont huit sont morts dans lors d’un incendie, il y a deux semaines. Ce n’est pas un bon signe pour sa famille qui a déjà très peu de nouvelles. Reyhaney Soleymani n’en a qu’à travers les courts appels qu'il est autorisé à passer à sa famille en Iran. "Il peut appeler une fois par semaine, juste pour une minute. Parfois il appelle ma mère, parfois son père, ses frères. Il dit juste qu’il va bien, il demande des nouvelles de nous, d’Ali et moi. C’est tout. Malheureusement, on ne sait rien".

"Il était là juste pour exercer son métier"

Les proches de Vahid Shamsoddinezhad n’ont aucune information sur ses conditions de détention. Seule certitude, il est en ce moment emprisonné à Téhéran, après avoir été arrêté dans le Kurdistan iranien d’où était originaire Mahsa Amini, la jeune Kurde iranienne de 22 ans dont la mort trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des moeurs, a déclenché une vague de protestation dans tout le pays.

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"Il est allé à Saqqez pour avoir une interview avec la famille de Mahsa. C’est là qu’il a été arrêté. Il était là juste pour exercer son métier", souligne Reyhaney Soleymani. Le dossier de Vahid n’a toujours pas été transmis à un tribunal, ses avocats ne peuvent donc pas intervenir, selon son épouse. Mais la jeune femme est forte et tient bon coûte que coûte. Elle espère que comme d’autres détenus emprisonnés depuis la mort de Mahsa Hamini, son mari pourra être libéré sous caution le plus rapidement possible. 

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