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Iran : huit détenus morts dans un incendie et des affrontements à la tristement célèbre prison d'Evine, sur fond de manifestations

Cet incendie est survenu dans un établissement connu pour les mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un camion de pompiers devant la prison d'Evine, à Téhéran, en Iran, dimanche 16 octobre 2022.  (IRNA / AFP)

Des centaines de personnes arrêtées lors du mouvement de contestation y auraient été envoyées. A Téhéran, la prison d'Evine, de sinistre réputation en Iran en raison des mauvais traitements infligés aux prisonniers politiques, a été le théâtre d'un incendie et d'affrontements, samedi 15 octobre dans la soirée, au terme d'une nouvelle journée de manifestations contre le pouvoirHuit détenus sont morts, selon un nouveau bilan fourni lundi 17 octobre par l'autorité judiciaire.

"Quatre prisonniers sont morts en raison de l'inhalation de fumée causée par l'incendie et 61 autres ont été blessés", avait souligné dimanche son site internet Mizan Online, précisant que quatre des blessés se trouvaient dans un "état grave". Dimanche, il ajoutait que quatre autres personnes "sont décédées à l'hôpital après la dégradation de leur état de santé, portant le bilan à huit morts", sans préciser s'ils sont morts après inhalation de fumée comme les quatre premiers décès. Tous les morts sont des condamnés pour vol, d'après la même source.

Des images partagées sur Twitter par l'ONG Iran Human Rights, basée à Oslo, montraient d'immenses flammes et une épaisse fumée se dégager de la prison. Une vidéo postée par le média en ligne 1500tasvir, qui recense les violations des droits humains, permettait par ailleurs d'entendre en arrière-plan des cris "Mort au dictateur", un des slogans les plus scandés dans les manifestations consécutives à la mort de Mahsa Amini il y a un mois. 

Citant un procureur de Téhéran, l'agence Irna a quant à elle précisé que les affrontements n'avaient "rien à voir avec les troubles récents dans le pays".

Des prisonniers occidentaux et des opposants au régime

La prison d'Evine détient également des étrangers ou binationaux comme l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah et l'Américain Siamak Namazi, qui a été réincarcéré cette semaine après une libération temporaire, selon sa famille. Celle-ci, via son avocat, a déclaré à l'AFP qu'elle était "profondément inquiète" et qu'elle n'avait aucune nouvelle de lui. La sœur d'un autre citoyen américain détenu à Evine, l'homme d'affaires Emad Shargi, a tweeté que sa famille était tout autant "morte d'inquiétude".

L'universitaire australienne Kylie Moore-Gilbert, qui a été détenue à Evine pendant l'essentiel de ses 800 jours d'emprisonnement en Iran, a déclaré que des proches de prisonnières politiques s'y trouvant lui avaient assuré que "toutes les femmes au sein du quartier des prisonnières politiques d'Evine sont en sécurité et indemnes".

"L'Iran est pleinement responsable de la sûreté de nos citoyens détenus à tort, qui doivent être libérés immédiatement", a averti sur Twitter Ned Price, porte-parole de la diplomatie des Etats-Unis, ajoutant que Washington suivait le développement de l'incident "avec urgence". 

Le célèbre réalisateur iranien Jafar Panahi, lauréat de plusieurs prix internationaux, et le politicien réformiste Mostafa Tajzadeh se trouveraient eux aussi dans cet établissement pénitentiaire.

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