Crash d'un Boeing ukrainien : l'Iran enverra les boîtes noires en France en juillet pour les faire analyser
Les boîtes noires doivent être envoyées au Bureau français d'enquêtes et d'analyses (BEA).
L'Iran a officiellement "demandé l'assistance technique" du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français pour réparer et télécharger les données des boîtes noires du Boeing ukrainien abattu par erreur par l'Iran en janvier, a annoncé le BEA, vendredi 26 juin. Le "Cockpit Voice Recorder" (CVR), qui enregistre les conversations entre pilotes et les bruits dans l'avion, et le "Flight Data Recorder" (FDR), qui relève tous les paramètres de vol (vitesse, altitude, régime des moteurs, trajectoire, etc.), doivent être convoyés au BEA, près de Paris, où "les travaux devraient débuter le 20 juillet", a annoncé l'organisme français sur Twitter. Cette prestation technique s'effectue dans le cadre d'une "enquête de sécurité dirigée par l'Iran", précise-t-il.
Des boîtes noires "d'aucune aide", selon l'Iran
Les forces armées iraniennes ont reconnu, le 11 janvier, avoir abattu "par erreur" trois jours plus tôt le Boeing 737 de la compagnie Ukraine International Airlines, qui venait de décoller de Téhéran à destination de Kiev. La catastrophe a coûté la vie aux 176 personnes à bord, en majorité des Iraniens et des Canadiens. Depuis, l'analyse des enregistreurs de vol est devenu l'enjeu de passes d'armes diplomatiques entre le Canada, l'Ukraine et l'Iran. Ottawa réclame que l'Iran, qui ne dispose pas de moyens techniques permettant d'extraire et déchiffrer les données des boîtes noires, transmette celles-ci à l'étranger pour analyse (Outre le NTSB américain, le BEA français figure parmi les plus réputés en la matière).
Frappée d'un embargo américain, l'Iran avait immédiatement annoncé après le crash qu'il refusait d'envoyer aux Etats-Unis les boîtes noires, même si l'avion et les moteurs étaient de conception américaine. Début juin, l'agence officielle Irna avait indiqué que Téhéran était prêt à transmettre ces boîtes noires à l'étranger, tout en estimant qu'elles n'apporteraient "aucune aide spécifique" à l'enquête.
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