Ce que l'on sait de la mort du président iranien Ebrahim Raïssi, tué dans un crash d'hélicoptère

Le président iranien et son ministre des Affaires étrangères sont morts, dimanche, dans un accident survenu dans le nord-ouest du pays.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président iranien, Ebrahim Raïssi, lors d'une rencontre avec son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, à Araz, en Azerbaïdjan, le 19 mai 2024. (IRANIAN PRESIDENCY / AFP)

La dépouille du président iranien, Ebrahim Raïssi, a été récupérée sur le site du crash de son hélicoptère dans le nord-ouest de l'Iran, a annoncé le Croissant-Rouge, lundi 20 mai. Huit autres personnes, dont le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, ont péri dans l'accident. L'appareil n'était pas arrivé à destination après un déplacement dans la province de l'Azerbaïdjan oriental, dimanche. 

Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cet accident qui a endeuillé le sommet de la République islamique.

Ebrahim Raïssi rentrait d'un voyage à la frontière avec l'Azerbaïdjan

Le président iranien s'était rendu, dimanche, dans la province de l'Azerbaïdjan oriental, où il avait notamment inauguré un barrage en compagnie du président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, à la frontière entre les deux pays. Il avait de nouveau apporté son soutien aux Palestiniens dans la guerre entre le Hamas et Israël.

Sur le chemin du retour, son appareil faisait partie d'un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle. Deux d'entre eux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, mais pas celui dans lequel se trouvait Ebrahim Raïssi, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, le gouverneur de la province et le principal imam de la région. Le ministre de l'Intérieur, Ahmed Vahidi, a d'abord évoqué "un atterrissage brutal" de l'appareil présidentiel, sans donner plus de détails. 

L'appareil retrouvé dans une zone difficile d'accès

L'incident a eu lieu dans une région montagneuse et difficile d'accès dans le nord-ouest du pays, près de Jolfa, ville proche de la frontière avec l'Azerbaïdjan, a rapporté Associated Press, citant la télévision d'Etat iranienne. Les recherches ont été rendues difficiles par les "conditions météorologiques défavorables", dont le brouillard, selon le ministère de l'Intérieur. De nombreux pays de la région ont proposé leur aide et l'Union européenne a annoncé avoir activé son système de cartographie, CopernicusEMS, pour aider l'Iran à retrouver l'hélicoptère. 

L'épave a été découverte à l'aube, lundi, et les secours ont rapidement déclaré qu'il n'y avait "aucun signe montrant que les passagers de l'hélicoptère" étaient en vie, selon la télévision d'Etat. Les secours ont ensuite récupéré les dépouilles des neuf passagers. "Nous sommes en train de transférer les corps des martyrs à Tabriz", la grande ville du nord-ouest de l'Iran, a annoncé le Croissant-Rouge.

Une "réunion d'urgence" convoquée lundi à Téhéran

"Le président du peuple iranien, travailleur et infatigable, (...) a sacrifié sa vie pour la nation", a réagi le gouvernement iranien, lundi matin. "Nous assurons à la nation loyale que, avec l'aide de Dieu et le soutien du peuple, il n'y aura pas la moindre perturbation dans l'administration du pays", a-t-il ajouté dans un communiqué. "Il n'y aura pas de perturbations" pour le pays, avait également assuré le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dimanche.

Le gouvernement tiendra lundi une "réunion d'urgence", a annoncé l'agence officielle Irna. La Constitution prévoit que le président Raïssi soit remplacé, en cas de décès, par le premier vice-président, Mohammad Mokhber, avant l'organisation d'une élection présidentielle dans les 50 jours. La Bourse de Téhéran était fermée lundi à la suite de l'annonce du décès.

Ebrahim Raïssi, un ultraconservateur au pouvoir depuis juin 2021

Ebrahim Raïssi, un ayatollah de 63 ans, était président de la République islamique depuis juin 2021. Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu dès le premier tour d'un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l'absence de concurrents de poids. Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d'un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l'avait battu à la présidentielle de 2017 et ne pouvait plus se représenter après deux mandats consécutifs.

Le président était sorti renforcé à l'issue des législatives qui se sont tenues en mars. Il s'agissait du premier scrutin national depuis le mouvement de contestation qui a secoué l'Iran fin 2022 à la suite du décès de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée pour non-respect du code vestimentaire strict de la République islamique. Ebrahim Raïssi figurait sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés par Washington pour "complicité de graves violations des droits humains".

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