: Vidéo Shoah : "Je ne reconnais rien, à part les rails"

Régine Frydman avait à peine 8 ans quand les nazis l'ont enfermée avec ses parents et sa petite sœur dans le ghetto de Varsovie créé en 1940. Son père a pu les sauver, mais 30 membres de sa famille ont été assassinés. Hantée par le souvenir de sa tante, vue pour la dernière fois dans un train pour un camp de la mort, elle fait le voyage de la mémoire en Pologne avec sa petite-fille.

"Je ne reconnais rien, à part les rails. Non, je ne reconnais rien. Nos yeux étaient braqués sur les gens qui étaient dans le train. On a reconnu la sœur de ma mère", raconte cette arpenteuse de la Shoah sur le quai de la gare. "Tu penses que ta tante savait où elle allait ?" lui demande Lola. "À ce moment-là, oui, les gens savaient déjà", lui répond sans hésiter sa grand-mère.

"Ça me fait du bien parce que tu es là"

"C'est très dur de se représenter ce qu'ont vécu les gens qui partaient dans les camps de la mort. Aujourd'hui, tout est paisible... Je ne sais pas ce que ça me fait, mais ça me fait du bien parce que tu es là", confie Régine à cette jeune fille également bouleversée.

Étudiante aux Beaux-Arts, elle dessine sur un carnet cette gare qui a vu partir sa tante pour toujours : "C'est important de mettre une image sur le récit de ma grand-mère. Ça met quelque chose de réel. Je comprends aujourd'hui, en voyant les lieux où ça s'est passé." La nouvelle génération se souviendra.

> Une vidéo extraite du document "Les arpenteurs de la Shoah" diffusé dans 13h15 le dimanche du 3 mai 2015, le magazine d'information présenté par Julian Bugier sur France 2.

> Un autre temps fort :
- Shoah : "Nous avons enfin retrouvé ma cousine Hadasa"

> À lire également sur Géopolis :
- Camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau : la mémoire intacte
- Les témoignages des derniers survivants d'Auschwitz : "Plus jamais ça !"