L'Union européenne propose de bannir les produits issus du travail forcé
Le projet de règlement devrait notamment concerner les produits venus de Chine qui impliquent la minorité musulmane ouïghoure, persécutée par Pékin.
La Commission européenne a présenté, mercredi 14 septembre, un projet de règlement destiné à bannir du marché européen les produits issus du travail forcé. Si elle est adoptée, cette législation devrait barrer la route à la production chinoise impliquant la minorité musulmane ouïghoure, victime de répression et d'exactions d'après de nombreux observateurs, dont l'ONU.
"Notre interdiction s'appliquera aux produits fabriqués dans l'UE, aux exportations et aux importations", a précisé le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. "Être des leaders industriels et technologiques suppose de nous affirmer davantage dans la défense de nos valeurs et la définition de nos règles et normes", a quant à lui souligné le commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton.
Les Etats-Unis bannissent déjà les produits du Xinjiang
Outre-Atlantique, Washington a adopté une autre approche : tous les produits en provenance de la région chinoise du Xinjiang – où la minorité ouïghoure est particulièrement présente – sont interdits à l'importation vers l'espace américain. Pour déroger à cette règle, les entreprises doivent apporter la preuve que leurs produits n'ont pas été fabriqués avec du travail forcé. Sont en particulier visés le coton, dont le Xinjiang est l'un des grands producteurs mondiaux, les tomates et le polysilicium, matériau utilisé pour fabriquer les panneaux photovoltaïques.
D'après l'Organisation internationale du travail (OIT), le travail forcé touche quelque 27,6 millions de personnes dans le monde. L'ONU s'est fixée l'année 2030 pour éradiquer ce fléau qui concerne principalement les pays riches. Dans l'ordre et proportionnellement à leur population, l'OIT affirme que ce sont les Etats arabes qui réduisent le plus de personnes à l'esclavage, suivis par l'Europe et l'Asie centrale.
L'Asie et le Pacifique abritent plus de la moitié du total mondial des travailleurs forcés. Les services, l'industrie manufacturière, la construction, l'agriculture et le travail domestique sont les principaux secteurs concernés.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.