Travail forcé : de plus en plus de victimes d’esclavage moderne dans le monde
L’esclavage moderne est loin d’être en recul. Le phénomène a, au contraire, augmenté ces dernières années, selon le tout dernier rapport de l’Organisation internationale du travail.
Travail forcé, esclavage moderne : l’ONU s’est fixé pour but d’éradiquer ce fléau pour 2030, mais les derniers chiffres, qui viennent tout juste d’être produits par l’Organisation internationale du travail (OIT) semblent repousser cet objectif. Ils montrent au contraire, une hausse du phénomène. Cinquante millions de personnes étaient réduites à un type d’esclavage moderne en 2021. À travers le monde, près d’une personne sur 150 est considérée comme un esclave moderne. C’est surtout dix millions de personnes de plus qu’il y a cinq ans.
Selon l’OIT, la multiplication des crises, la pandémie mais aussi les conflits armés et les changements climatiques sont à l’origine de cette hausse. Ces crises ont provoqué des perturbations sans précédent en matière d’emploi et d’éducation. Elles sont aussi à l’origine de l’aggravation de l’extrême pauvreté, de la multiplication des migrations forcées et dangereuses. Or, les migrants sont beaucoup plus victimes que les autres du travail forcé. Les migrants sont trois fois plus susceptibles d’être soumis au travail forcé que les travailleurs adultes non migrants. Le travail forcé touche aussi beaucoup les enfants. 3,3 millions d’enfants sont concernés, dont plus de la moitié sont prostitués.
Tous les pays sont touchés par ce fléau
Cet esclavage moderne se pratique partout dans le monde, mais principalement dans les pays riches. Plus de la moitié, 52% exactement, de tous les cas de travail forcé sont observés dans des pays à revenus moyens supérieurs ou à revenus élevés. Dans l’ordre et proportionnellement à leur population, l’OIT indique que ce sont les États arabes qui réduisent le plus de personnes à l’esclavage, suivis par l’Europe et l’Asie centrale. En nombre, l’Asie et le Pacifique abritent plus de la moitié du total mondial des travailleurs forcés. Les secteurs concernés sont les services, l’industrie manufacturière, la construction, l’agriculture et le travail domestique.
L’OIT souligne que la condition de ces esclaves modernes n’est en rien transitoire, mais qu’elle dure des années. Selon l’Organisation internationale du travail, il faudrait notamment porter partout l’âge légal du mariage à 18 ans et apporter un soutien accru aux femmes, aux filles et aux personnes vulnérables.
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