Une ministre italienne noire victime d'un acte raciste pour la quatrième fois
La ministre de l'Intégration, née en République démocratique du Congo, a été la cible d'une série d'actes à caractère raciste depuis sa nomination en avril dernier.
La première ministre italienne de couleur noire, Cécile Kyenge, a de nouveau été visée par un acte raciste, mercredi 4 septembre. Les auteurs de l'acte, des militants du parti d'extrême droite italien Forza Nuova (Force nouvelle), ont déposé trois mannequins couverts de sang factice devant la porte d'un bâtiment administratif à Rome. Sur des tracts portant l'emblème du parti, éparpillés autour des mannequins, était écrit : "L'immigration, c'est le génocide des peuples ! Kyenge démission !".
Ce n'est pas la première fois que Cécile Kyenge, âge de 49 ans et née en République démocratique du Congo (RDC), est la cible de tels actes. Voici les principaux précédents recensés depuis sa nomination au ministère de l'Intégration en avril.
1Traitée de "zoulou" et de "guenon"
"La guenon congolaise", "la zoulou", "la noire anti-italienne"... Ces propos racistes ont été proférés sur des sites internet d'extrême droite à l'encontre de Cécile Kyenge, entre le 27 avril, date de sa nomination dans le gouvernement d'Enrico Letta, et le 1er mai. Après ces insultes, une enquête a été ouverte.
2Comparée à un orang-outan par un sénateur
Sénateur de la Ligue du Nord, un parti populiste et xénophobe, et vice-président du Sénat, Roberto Calderoli a comparé la ministre à un orang-outan. Il s'est finalement excusé et a envoyé des fleurs à la ministre offensée, le 16 juillet. Il a précisé avoir appelé Cécile Kyenge pour lui dire qu'il "n'y avait aucune insulte raciste" dans ses propos. "Je ne me suis pas prononcé sur ce sujet et je continue à ne pas le faire", avait alors réagi Cécile Kyenge.
Un autre parlementaire, Mario Borghezo, également membre de la Ligue du Nord, avait auparavant accusé la ministre de vouloir imposer en Italie "des traditions tribales".
3Des bananes lancées pendant un de ses discours
Un spectateur a lancé des bananes en direction de l'estrade sur laquelle la ministre prononçait un discours, le 26 juillet, à Cervia, dans le centre de l'Italie. Sur son compte Twitter, Cécile Kyenge avait qualifié ce geste de "triste" et jugé qu'il s'agissait d'un gaspillage de nourriture à un moment où le pays connaît une crise économique.
Comme mercredi, des militants de Forza Nuova avaient déposé des mannequins maculés de faux sang lors de ce rassemblement. Ils entendaient protester contre la proposition de la ministre d'accorder la nationalité italienne à toute personne née dans le pays.
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