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Le controversé projet de loi asile et immigration a été adopté à l'Assemblée nationale

Le projet de loi a été adopté par les députés, après plus de 60 heures de débat et le dépôt d'un millier d'amendements.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une vue générale de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement, le 14 mars 2018. (GERARD JULIEN / AFP)

Le projet de loi asile et immigration a été adopté par les députés, dimanche 22 avril, après plus de 60 heures de débat et le dépôt d'un millier d'amendements. 228 députés se sont prononcés en faveur du texte, quand 139 ont voté contre, et 24 se sont abstenus. 

Ce travail dominical est inédit, hors période budgétaire, depuis la bataille du "mariage pour tous" de 2013. Les oppositions – LR et FN d'un côté, Insoumis, communistes et socialistes de l'autre – ont fait prolonger les débats. Tous ont régulièrement dénoncé un vote "en catimini" et réclamé, en vain, un scrutin solennel le 9 mai, après les vacances parlementaires.

Le gouvernement évoque "l'urgence à réagir"

Dès le coup d'envoi des débats, lundi soir, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait plaidé "l'urgence à réagir", sur fond de "crise migratoire" en Europe, pour limiter "une immigration massive" et "en même temps" garantir le droit d'asile, "sacré". La rapporteure Elise Fajgeles (LREM) a souvent insisté sur une "ligne de crête", entre "exigence de pragmatisme" et "humanité", martelant l'"équilibre" du texte.

Le groupe LR a bataillé pour durcir le texte et a critiqué une "petite loi" d'une majorité "immigrationniste". Les élus LR avaient donc décidé de voter contre le projet de loi. Ils ont également demandé au gouvernement s'il y avait "un plan dissimulé pour régulariser 40 000 étrangers en situation irrégulière".

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La présidente du FN Marine Le Pen, elle, a fustigé une "loi d'organisation d'une immigration supplémentaire" et raillé le patron de LR Laurent Wauquiez, "mis sous (s)on aile, en quelque sorte" avec les propositions de son parti.

La gauche dénonce des "régressions"

Vent debout contre une loi "inhumaine", la gauche a combattu des "régressions", comme le doublement de la durée maximale de rétention, portée à 90 jours, et dénoncé aussi la possibilité maintenue "d'enfants derrière les barbelés". La gauche a régulièrement accusé la majorité de faire "le bonheur de la droite et de l'extrême droite" et LR de "jouer à l'idiot utile du macronisme et faire passer une loi extrême pour une loi équilibrée".

L'une des mesures phare – la réduction de moitié du délai d'appel à 15 jours après rejet d'une demande d'asile – a été votée par le FN, inhabituellement présent en nombre dans l'hémicycle, ce qui représente un "tournant" historique selon Olivier Faure (PS).

Certains élus LREM ont affiché leurs réticences

Si le gouvernement affiche le double objectif d'entamer rapidement le travail d'intégration des réfugiés et de faciliter la reconduite à la frontière des déboutés, la gauche, mais aussi certains députés LREM-MoDem, dénoncent une atteinte aux droits de la défense. Au long des débats, la frange contestataire LREM, avec quelques MoDem, jouait les équilibristes pour faire entendre sa défense des "vulnérables" sans paraître "fronder".

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Plusieurs LREM ont confirmé qu'ils s'abstiendraient, malgré "des avancées" dans l'hémicycle. Seul Jean-Michel Clément a voté contre, comme il l'avait annoncé. Il a annoncé dans la foulée son départ du groupe parlementaire majoritaire. Quatorze autres élus "marcheurs" se sont abstenus.

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