Italie : une enquête ouverte contre Matteo Salvini dans l'affaire des migrants retenus à bord du "Diciotti"
Les 150 migrants qui se trouvaient à bord du "Diciotti", un bateau des garde-côtes italiens bloqué depuis cinq jours dans le port sicilien de Catane, avaient tous quitté le navire dimanche matin.
La justice italienne a ouvert, samedi 25 août, une enquête contre le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini. Il est soupçonné de "séquestration de personnes, arrestations illégales et abus de pouvoir" dans l'affaire des 150 migrants retenus à bord du Diciotti, qui ont finalement tous débarqué en Sicile dans la nuit de samedi à dimanche. Le chef de cabinet de Matteo Salvini est visé par la même enquête, qui a été déclenchée par le parquet de la ville sicilienne d'Agrigente mais qui sera désormais menée par un "tribunal des ministres" de Palerme, le chef-lieu de cette île du Sud, selon la même source.
Cette enquête ne constitue toutefois pas un danger dans l'immédiat pour le ministre de l'Intérieur, également le chef de la Ligue (extrême droite), car la procédure devant un "tribunal des ministres" est assez complexe. Son éventuel renvoi en justice requiert par ailleurs l'autorisation du Sénat. Le gouvernement y dispose de la majorité nécessaire pour refuser cette procédure.
"Le prochain navire peut faire marche arrière"
La décision de la justice n'a cependant pas entamé la volonté de Matteo Salvini de poursuivre son combat contre l'immigration. "[Les magistrats] peuvent m'arrêter moi, mais pas la volonté de 60 millions d'Italiens, a-t-il dit au cours d'une réunion politique dans le nord de l'Italie. Le prochain navire peut faire marche arrière et revenir d'où il est venu. Ils peuvent ouvrir une enquête contre moi pour ça aussi."
L'attente est en revanche terminée pour les 150 migrants qui se trouvaient à bord du Diciotti. Le gouvernement italien refusait depuis lundi leur débarquement tant que d'autres Etats de l'UE n'accepteraient pas d'en accueillir quelques-uns. Matteo Salvini a précisé samedi que l'Albanie avait proposé d'accepter 20 migrants et l'Irlande 20 à 25, tandis que les autres seraient logés par l'Eglise catholique "sans frais" pour le contribuable italien. "L'église a ouvert son cœur et a ouvert son portefeuille", a-t-il déclaré.
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