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Témoignages Guerre en Ukraine : le douloureux retour des habitants de Tchernihiv après le retrait des troupes russes

Depuis la semaine dernière, les troupes russes, qui assiégeaient la ville située au nord-est de Kiev depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, ont commencé à se retirer.

Article rédigé par franceinfo, Thibault Lefèvre - Benjamin Thuau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des immeubles d'habitation et des écoles de Tchernihiv, au nord est de Kiev, en Ukraine, ont été visés par des frappes aériennes russes, alors que la ville était encerclée en mars 2022. (BENJAMIN THUAU / RADIOFRANCE)

C'est la première fois depuis la fin de la bataille de Tchernihiv, qu'Andriy, Diana et leur grand-frère Maxim retournent dans leur école. "J'ai entendu siffler les bombes. Dans ma rue, ça tirait à l'arme automatique. J'ai eu peur", souffle l'un des enfants.

Le gouverneur de la région de Tchernihiv, verrou routier et ferroviaire au nord-est
de Kiev, a déclaré vendredi 1er avril que les troupes russes qui assiégeaient la ville depuis le début de l'invasion de l'Ukraine avaient commencé à se retirer. Le ministère russe de la Défense a annoncé qu'il allait réduire son activité autour de Kiev et Tchernihiv pour concentrer ses efforts militaires sur la "libération" du Donbass, dans l'est de l'Ukraine. 

Derrière ce retour à Tchernhivi, il y a Vitali, le papa d'Andriy, Diana et Maxim, qui a insisté pour venir. "C'est vraiment triste. Je voulais montrer à mes enfants dans quel état était leur école. Les enfants sont restés cachés dans la cave. Et dès qu'ils entendaient un bruit que je ne percevait pas, il criait : 'Papa, les avions arrivent !"

"Même les fascistes ne faisaient pas ça"

Deux écoles de Tchernihiv ont été bombardées, ainsi que des habitations à proximité, dans une frappe russe le 3 mars dernier, faisant 47 mortsA l'intérieur de l'école des enfants, ce jour-là : des civils et des volontaires engagés dans la défense territoriale ukrainienne. Ludmila habite une maison juste à côté. Elle raconte avec colère : "C'était un acte volontaire. Ici, il n'y a ni base militaire ni rien de stratégique : que des maisons de civils. C'était une attaque décidée contre les civils. Je ne sais pas quel est le bon terme, mais un crime de guerre, c'est trop gentil. Même les fascistes ne faisaient pas ça.

L'école de Tchernihiv a été bombardée le 3 mars 2022. (BENJAMIN THUAU / RADIOFRANCE)

L'ONG Human Rights Watch a également dénoncé dimanche des exactions de militaires russes contre des civils assimilables à des "crimes de guerre" dans les régions de Tchernihiv, Kharkiv et Kiev, disant avoir recensé plusieurs cas de "violations des lois de la guerre" (viols, exécutions sommaires, violences, menaces, pillages). Par ailleurs, le parquet national antiterroriste français a annoncé le 5 avril 2022 l'ouverture de trois enquêtes contre X pour "crimes de guerre" s'agissant de "faits susceptibles d'avoir été commis au préjudice de ressortissants français en Ukraine". Les faits visés se seraient produits à Tchernihiv depuis le 24 février, date du lancement de l'offensive russe en Ukraine, ainsi qu'à Marioupol, entre le 25 février et le 16 mars, à Gostomel entre le 1er mars et le 12 mars.

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