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Témoignage Guerre en Ukraine : "Ça bombarde en permanence", un Français raconte le quotidien précaire dans la ville de Chernihiv

Depuis presque une semaine la ville de Chernihiv est coupée du monde et les conditions de vie sont de plus en plus précaires. Pourtant, un Français a choisi de rester dans cette ville et témoigne de cette très délicate situation.

Article rédigé par franceinfo - Etienne Monin et Gilles Gallinaro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Cette image satellite publiée par Maxar Technologies montre un réservoir de pétrole en feu et d'une zone industrielle à Chernihiv, en Ukraine, le 21 mars 2022. (AFP PHOTO / Satellite image 2022 Maxar Technologies)

Dans le nord de l’Ukraine près de la frontière avec la Biélorussie, la ville de Chernihiv craint de devenir la future Marioupol. Christian Matuszewski, 55 ans, est restée dans la ville malgré les conditions de vie de plus en plus difficiles. Ce chef d'entreprise dirigeait une filiale d’un groupe français de luminaires, avant de basculer dans l’humanitaire au côté des Ukrainiens. "Moi, je ne suis pas un combattant et je ne prends pas les armes, ce n'est pas du tout mon rôle, avance Christian Matuszewski. Mon rôle est d'essayer d'apporter de l'aide au gens qui sont ici."

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Le Français participe donc à l’approvisionnement en médicaments et en matériel chirurgical pour le compte de Médecins sans frontières. Mais ce n'est plus le cas en ce moment car la ville est maintenant coupée du monde. Le dernier convoi date d’environ une semaine. "On n'a plus aucun moyen d'accès à la ville car sur les quatre points d'entrée il y a des conflits, explique le chef d’entreprise. Il y a des tirs de tank, ça bombarde en permanence."

"On ne peut plus rien faire venir"

Dans cette ville quasiment en situation de siège, Christian Matuszewski affirme qu’il n’y a plus d’électricité, de chauffage et d’eau. Ceux sont qui sont restés sont les personnes les plus fragiles physiquement ou financièrement. L’approvisionnement devient critique. "Aujourd'hui pour avoir un morceau de pain, un paquet de pâtes ou des produits de première nécessité, il faut parfois attendre cinq ou six heures. Et ce sont les produits qui restent, parce qu'aujourd'hui on ne peut plus rien faire venir", déclare le chef d’entreprise.

L'ancien patron explique aussi que la ville a été lourdement endommagée par les tanks et l'aviation. D'après lui des écoles, des crèches et des immeubles ont été détruits. Sa propre maison a été touchée en périphérie. Le quotidien se passe sous terre. Il a choisi de rester avec sa femme et ses deux enfants de 17 et 4 ans. Chernihiv est une des premières villes attaquées par les russes au départ de l’offensive. Elle fait la jonction entre Kiev, la Russie et la Biélorussie. C’est une ville stratégique qui résiste encore mais autour de laquelle la pression se renforce.

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