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Témoignage Guerre en Ukraine : une habitante de Kherson raconte le départ des forces russes, leurs violences et leur "sentiment d'impunité"

Après l’annonce par Moscou d’un retrait de ses militaires de Kherson, le discours s’est-il traduit en actes ? Une habitante de cette ville du sud de l'Ukraine raconte l'atmosphère particulière qui y règne, entre le départ des forces du Kremlin et l'approche des Ukrainiens.

Article rédigé par Agathe Mahuet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme dans une rue du village d'Arkhanhelske, dans la région de Kherson, le 3 novembre 2022 (photo d’illustration). (BULENT KILIC / AFP)

Elle parle depuis un café de Kherson, où résonne de la musique. Il y a donc bien du courant, même si certains quartiers de la ville connaissent encore des coupures, mais surtout du wifi, qui attire une soixantaine de personnes dans l'établissement.

Après huit mois d’occupation russe, il y a déjà comme un air de libération à Kherson. Cette femme, que nous appellerons Katia, confirme le départ des soldats de Moscou. "Les Russes sont de moins en moins nombreux en ville ces jours-ci !", dit-elle. "Ils ont même totalement disparu de certains quartiers." 
Mais sont-ils déguisés en civils, et installés dans les logements désertés, comme le suggère l’armée ukrainienne ? Kiev dit craindre un piège de la part de Moscou, mais non, Katia n’a rien vu de tel. 

"Mon quartier, c’est comme un village : tout le monde se connaît. Si des Russes préparaient une bataille en se cachant dans nos immeubles, on les aurait remarqués !"

Katia, habitante de Kherson

à franceinfo

 

"Ils ont voulu faire peur aux gens"

Ce qu’elle a bien vu, en revanche, depuis le mois de mars, ce sont les violences des forces russes sur la population. "Vivre à Kherson sous l’occupation, c’était comme être en prison, raconte-t-elle. Tu n’as aucun droit. Tout peut arriver. Les Russes peuvent rentrer chez toi, tu peux être arrêté dans la rue, et même tué. Et eux ont un sentiment d’impunité."

>> Guerre en Ukraine : "Pour les Ukrainiens, cela relève d'un génocide, et on ne se remet pas d'un génocide avec un accord de paix"
 
Quand les Russes ont commencé à évacuer les gens, Katia raconte la pression, les messages qui lui demandent de quitter son logement, 15 à 20 messages par jour. Alors pourquoi être restée tout ce temps, malgré tout ? Elle explique qu’une fuite n’était pas possible pour tout le monde.

"Ceux qui n’ont pas quitté Kherson n’en avaient tout simplement pas les moyens. Partir coûte cher ! Et puis il y a ceux qui n’étaient pas en assez bonne santé pour faire ce long voyage."

Katia, habitante de Kherson

franceinfo

Les Russes, eux, se sont justement acharnés à piller le secteur médical, raconte Katia. Les hôpitaux, les pharmacies aussi, ont été dévalisés. Même des ambulances, et des camions de pompiers, selon Katia : "Ils ont voulu faire peur aux gens", dit-elle. Comme ses voisins, Katia avait fait pour l’hiver des réserves d’eau, de gaz, de nourriture. Et maintenant, elle guette, peut-être un peu plus sereinement, l’arrivée des soldats de Kiev. 

En Ukraine, le départ des troupes russes de Kherson raconté par une habitante. Reportage d'Agathe Mahuet

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