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Témoignage Guerre en Ukraine : "J'ai l'impression que les Russes tirent à l'infini", raconte un Français qui combat avec les Ukrainiens

Dans les premiers mois de la guerre, environ 400 Français combattaient aux côtés des Ukrainiens. Au moins huit sont morts lors des combats et seule une poignée combat encore sur place.
Article rédigé par Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Stryka, combattant français sur le front ukrainien de Robotyne. (BORIS LOUMAGNE RADIO FRANCE)

Stryka (nom de guerre) a 38 ans, il a une expérience militaire de 11 ans dans l'armée française avec des missions en Afghanistan, au Liban et en République centrafricaine. Mais aujourd'hui, il combat sur le front de Robotyne dans le sud de l'Ukraine, l'un des plus actifs du pays. "C'est 100 fois plus intense que ce que j'ai vécu, déclare-t-il. C'est comme la Première Guerre mondiale mais avec la technologie de maintenant."

Depuis quatre mois, Stryka se bat aux côtés des Ukrainiens, sur le front, sous un déluge de feu venu des lignes russes. "J'ai l'impression qu'ils tirent à l'infini. Ils peuvent nous marteler 24 heures sur 24, tandis que du côté ukrainien, il y a très peu de munitions", raconte-t-il.

"Quand ça touche, c'est précis, mais malheureusement, ce n'est pas assez efficace"

Stryka, combattant français en Ukraine

à franceinfo

Pour contrer cette artillerie surpuissante, lui et deux de ses camarades réalisent des missions commandos derrière les lignes russes pendant lesquelles ils passent parfois dix jours à se terrer, à éviter les drones et à attaquer au moment opportun. "Ici, les drones tirent à vue donc c'est très facile de mourir", témoigne Stryka.

Il risque sa vie pour les Ukrainiens

Lorsque s'est posée la question d'aller combattre en Ukraine, Stryka n'a pas hésité : "C'était horrible de rester derrière un téléviseur alors que j'étais soldat et qu'une de mes premières missions était d'apporter une aide à une certaine population."

Il peut également compter sur le soutien de ses parents et de sa femme qui, malgré l'inquiétude, comprennent ce besoin d'adrénaline. "Le fait de risquer une mort imminente, ça vous injecte de l'adrénaline et de l'endorphine mais à une dose 1 000 fois supérieure à celle que vous pouvez ressentir dans toute votre vie", décrit-il.

Dans quelques semaines, Stryka sera de retour en France, pour un repos bien mérité auprès de sa famille, avant de retourner sur le front aux côtés des Ukrainiens.

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