Reportage Près de Moscou, des habitants face aux attaques de drones ukrainiens : "Je n'ai jamais eu aussi peur"

Les attaques de ce type se multiplient ces dernières semaines dans la région de Moscou. Dans la nuit de lundi à mardi, l'un d'eux est allé s'écraser sur la façade d'un immeuble après avoir été abattu.
Article rédigé par franceinfo
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Un policier sur le lieu d'une attaque de drone à Krasnogorsk, près de Moscou (Russie), le 22 août 2023. (STRINGER / AFP)

La Russie a annoncé, mardi 22 août, avoir abattu des drones ukrainiens pour la cinquième journée consécutive dans la région de Moscou. Selon les autorités russes, l'un de ces engins, abattu dans la nuit de lundi 21 à mardi 22 août, se trouvait dans la zone de Tchastsy, à quelque 50 kilomètres au sud-ouest du centre de Moscou, et un autre beaucoup plus près, à Krasnogorsk, à 15 kilomètres à vol d'oiseau du Kremlin. 

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A Krasnogorsk, le drone est allé s'écraser sur la façade d'un immeuble après avoir été abattu.l n'y a eu que des dégâts matériels, dont la voiture de Maxim, criblée d'impacts. "Ça va, c'est juste dommage pour la voiture. J'ai pris les papiers dans l'appartement et j'ai couru directement dans la rue, parce qu'on ne sait pas ce qui peut arriver... De quoi faut-il avoir peur ? Je suis parti en courant, c'est tout. Qu'y a-t-il à craindre ?" 

Dans la cour de l'immeuble, une équipe envoyée par la mairie de Moscou s'affaire pour remplacer les fenêtres et effacer le plus vite possible les traces de cette attaque. L'engin a frappé cette fois-ci entre les 21ᵉ et 23ᵉ étages d'une immense tour d'habitation de style soviétique, juste à côté de l'appartement d'Olga, qui fume en bas avec son chien dans les bras. "C'était effrayant. Je suis sortie fumer sur le balcon, j'ai fermé la fenêtre et il y a eu une explosion. Je suis tombé par terre, je n'ai jamais eu aussi peur !" Olga traite de "terroristes" les Ukrainiens qui ont envoyé ce drone. Comme sa voisine Natalia. "Ces gens ne peuvent avoir qu'un cœur cruel, ils ne pensent à rien. Ni aux enfants, ni aux personnes âgées. Ils n'ont pas de compassion. Mais Dieu nous protège ! Et c'est pour ça que tout s'est bien passé dans notre immeuble." Olga elle aussi veut se persuader qu'il n'y a rien à craindre : "Notre gouvernement lutte contre tout cela et ça se terminera un jour ou l'autre. N'est-ce pas ?"

"Je suis choquée... Mais d'un autre côté, pas tant que ça"

En bas de l'immeuble, un autre habitant nous regarde. "Allez vous faire foutre, les Français !", nous lance-t-il. Comme souvent, ces Russes nous disent aussi ne pas comprendre pourquoi ils sont visés, comme si la guerre en Ukraine n'existait pas. Viktoria, une trentenaire habitant l'immeuble, affirme que tout cela ne la perturbe pas plus que cela. "Je suis choquée... Mais d'un autre côté, pas tant que ça, parce que nous vivons dans cette réalité pour la deuxième année, maintenant. Nous avons discuté avec nos voisins et nous sommes arrivés à la conclusion qu'on ne touche pas deux fois la même cible. Donc tout va bien..."

Une nouvelle fois, les aéroports de Moscou ont dû être fermés dans la nuit de lundi à mardi, mais le trafic a repris dans la matinée comme si de rien n'était.

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