Cet article date de plus de deux ans.

Guerre en Ukraine : comment ont réagi les candidats à l'élection présidentielle ?

De Le Pen à Mélenchon en passant par Macron, tous les prétendants à l'Elysée ont condamné l'opération militaire décidée par Vladimir Poutine. Ils n'ont pourtant pas toujours affiché les mêmes positions vis-à-vis de la Russie.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Des affiches de campagne pour l'électio présidentielle, le 19 février 2022 à Paris. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

A un mois et demi de l'élection présidentielle en France, difficile de faire abstraction de la crise ukrainienne, qui vient de connaître un développement majeur, jeudi 24 février, avec le lancement d'une opération militaire par Vladimir Poutine. On vous résume les réactions des candidats à l'Elysée qui se sont déjà exprimés.

>> Suivez l'évolution du conflit russo-ukrainien dans notre direct

Emmanuel Macron, qui n'a pas encore annoncé sa candidature, a appelé Moscou à "mettre immédiatement fin à ses opérations militaires". Le chef de l'Etat a dit sur Twitter sa solidarité avec l'Ukraine et a convoqué un conseil de défense à 9 heures à l'Elysée. Ces derniers jours, il avait répété son attachement à l'intégrité territoriale de l'Ukraine et avait multiplié les efforts pour aboutir à un règlement diplomatique du conflit, sans pour autant se prononcer clairement sur l'éventuelle intégration de l'Ukraine à l'Otan, une option qui nourrit le courroux de Moscou.

Sa rivale des Républicains, Valérie Pécresse, a condamné sur Twitter "avec la plus grande fermeté la guerre entamée par la Russie en Ukraine" et a réaffirmé sa "totale solidarité avec le peuple ukrainien". "La réponse de la France et de l'Europe doit être vigoureuse, coordonnée et sévère", ajoute-t-elle. Elle avait de son côté déjà dit qu'une intégration de l'Ukraine dans l'Otan n'était pas "à l'ordre du jour", lors d'un meeting mi-février.

"Une initiative de pure violence"

L'équipe du candidat d'extrême droite Eric Zemmour a de son côté indiqué qu'il condamnait "sans réserve l'intervention militaire russe qui a débuté cette nuit en Ukraine". Il faisait jusque-là droit aux demandes de Moscou. "Il faut un accord pacifié, pacifique, et pour cela il y a une condition simple : il faut s'engager à ce que l'Ukraine ne rentre jamais dans l'Otan", jugeait-il début février sur France Inter, estimant que "la revendication de Vladimir Poutine est tout à fait légitime".

"Aucune raison ne peut justifier le lancement d'une opération militaire contre l'Ukraine par la Russie qui rompt l'équilibre de la paix en Europe", a de son côté réagi Marine Le Pen dans un communiqué, en demandant "la cessation immédiate des opérations militaires russes en Ukraine".

La candidate du Rassemblement national avait auparavant dit souhaiter que la France quitte le commandement intégré de l'Otan car elle "n'apparaît plus comme l'arbitre qu'elle a toujours été". Sensible aux arguments du Kremlin, la candidate avait refusé lors d'une réunion à Madrid, fin janvier, de signer un passage de la déclaration commune de l'organisation, qui affirmait que "les actions militaires de la Russie à la frontière orientale de l'Europe nous ont conduits au bord de la guerre".

Le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a lui rapidement dénoncé "une initiative de pure violence manifestant une volonté de puissance sans mesure" dans un communiqué jeudi matin. Et d'ajouter qu'"une escalade insupportable est provoquée. La Russie prend la responsabilité d'un recul terrible de l'histoire. Elle crée le danger immédiat d'un conflit généralisé". Il y a quelques jours, il estimait sur France 2 que l'organisation nord-atlantique était "sans aucun doute" l'agresseur dans le conflit ukrainien.

"Poutine vient de déclencher une guerre"

Le candidat communiste Fabien Roussel estime quant à lui que "le président russe fait le choix de la guerre. Il fait le choix de violer le droit international. C'est une situation grave, qui pourrait devenir une nouvelle guerre mondiale". Sur France 2, il a qualifié Vladimir Poutine de "président nationaliste, dur", mais a également fustigé Kiev pour "ne pas avoir voulu respecter les accords de Minsk"

Il s'était déjà prononcé en faveur d'un "espace de paix et de sécurité collective" pour les peuples d'Europe, incluant l'Ukraine et la Russie. Et avait renvoyé dos à dos le bruit "des bottes des soldats russes ou celles des soldats de l"Otan".

La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud"dénonce" elle aussi "l'intervention russe en Ukraine", tout comme elle "dénonce l'Otan, fauteuse de guerre et principale force militaire à l'est de l'Europe". La candidate d'extrême gauche exprime sa "solidarité aux populations".

"Vladimir Poutine vient de déclencher une guerre sur notre continent", a aussi observé le candidat écologiste Yannick Jadot, condamnant "une agression sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale contre un pays européen". Avec sa rivale Anne Hidalgo, il fait partie des candidats qui prônait ces derniers jours une réponse européenne à l'attitude russe. 

Le candidat écologiste avait notamment affirmé que "c'est le dictateur Vladimir Poutine qui menace la démocratie en Ukraine".

De son côté, Anne Hidalgo "condamne avec la plus grande énergie l'attaque brutale ordonnée par Vladimir Poutine". Sur son compte Twitter, la candidate socialiste exprime sa "solidarité" et son "soutien avec l'Ukraine et son peuple. Nous devons réagir fermement devant cet acte injustifié et criminel"Fin janvier, elle regrettait sur RTL que l'UE soit "trop passive" dans ce dossier.

Enfin, Christiane Taubira a lancé jeudi matin : "Ce n'est plus une agression, une attaque, une violation de frontières, c'est la guerre". Pour elle, "c'est à cette hauteur que la France, l'Union européenne, le Conseil de l'Europe, l'OSCE et l'ONU doivent réagir".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.